À l’issue d’une enquête effectuée en juin dernier par la Commission Education Nationale d’Act Up-Paris, il est apparu qu’aucun lycée parisien ne met actuellement de distributeur de préservatifs à la disposition de ses élèves.
Interrogés sur les raisons de ce choix, les responsables contactés (proviseur, censeur) ont le plus souvent refusé de répondre. Tout au plus nous a-t-il été indiqué par certains que la présence au sein de leur établissement de jeunes élèves n’ayant pas encore atteint l’âge de la majorité sexuelle et la pression – réelle ou redoutée – des parents d’élèves étaient en causes. D’autres se sont contentés de rire, comme si poser la question de la prévention du sida en milieu scolaire était une absurdité manifeste.
Refuser un préservatif à un jeune, eût-il moins de quinze ans, c’est :
– 1) Refuser de reconnaître qu’il est un être humain capable de relations sexuelles.
– 2) Refuser de reconnaître que sa vie est celle de ses partenaires méritent d’être protégées.
– 3) Refuser de reconnaître qu’il appartient à l’Education Nationale de l’aider à faire l’apprentissage de la sexualité, et en particulier de la sexualité sans risques.
Refuser un préservatif à un jeune, c’est porter une atteinte grave à sa dignité, bafouer ses droits fondamentaux, mettre en danger sa vie.
Pour protester contre cette négligence criminelle, et contre les divers facteurs institutionnels qui la rendent possible et la perpétuent (notamment l’absence de directives fermes imposées au niveau national, l’absence de responsables clairement désignés au sein de chaque établissement, le manque d’interlocuteurs crédibles auprès desquels les lycéens puissent s’informer dans un climat de confiance des faits liés à la sexualité et des moyens d’assurer efficacement leur protection et celle de leurs partenaires, et l’absence de toute formation spécifique à l’intention des enseignants, quelle que soit leur discipline – biologie, mais aussi lettres, histoire, philosophie), la commission Education Nationale à l’intention d’organiser une action dans le courant du moins de novembre. Cette action, dont les modalités prévues seront déterminées dès la rentrée de septembre, sera la première manifestation publique organisée par la commission Education Nationale, qui est l’une des plus jeunes commissions d’Act Up-Paris.