Le 24 juin dernier, Act Up-Paris dénonçait publiquement l’inégalité d’accès au traitement prophylactique après une exposition au VIH. La note de la Direction Générale de la Santé n°666 du 28 octobre 1996 limitait l’accès à ce traitement aux personnels de santé en cas d’accident d’exposition au sang. Act Up-Paris exigeait l’extension des dispositions de cette note à toutes les situations d’exposition au VIH.
Le 30 juin 1997, Act Up-Paris a été finalement invité au sein du groupe de travail de la DGS sur le diagnostic précoce de l’infection VIH mis en place en avril 1997.
Dans ce groupe, auquel participent les associations AIDES et Sida Info Service, Act Up-Paris a exigé qu’une note soit adressée immédiatement aux médecins traitant des personnes atteintes par le VIH afin qu’ils informent «spontanément leurs patients séropositifs de ce qu’il faut faire en cas d’accident» avec un partenaire séronégatif. Les malades et les séropositifs d’Act Up-Paris veulent pouvoir informer eux-mêmes leurs partenaires séronégatifs en cas d’accident de capote. Les membres du groupe, médecins et représentants associatifs, se sont unanimement opposées à cette proposition, en s’appuyant sur «l’état de la réflexion […] et du consensus» qui ne permettrait pas, selon eux, «un affichage d’orientations dès maintenant».
Craignant un nouveau scandale de santé publique, et contre l’attentisme des médecins et des associations consultés par la DGS, Bernard Kouchner a été contraint de suivre les exigences d’Act Up-Paris. Mais conformément à ses habitudes, le secrétaire d’Etat à la santé a choisi le mode du coup médiatique et de l’effet d’annonce. Une fois de plus, Act Up-Paris a pris ses responsabilités : combien de temps encore les malades devront-ils dicter leur conduite aux autorités de santé publique ?
Act Up-Paris exige des mesures d’accompagnement immédiates :
– la mobilisation et la formation des services hospitaliers, et notamment des urgences, l’information ciblée auprès des médecins traitants, le renforcement des centres de dépistage anonyme et gratuit.
– la mobilisation réelle de Sida Info Service, notamment la nuit, afin que les personnes exposées au VIH puissent avoir accès à une information claire sur la démarche à suivre.
– la mise au pont sans délai par la DGS de nouvelles campagnes de prévention incluant l’information sur le recours aux traitements d’urgence.
Act Up-Paris dénonce l’hypocrisie et la lenteur du système de réflexion et de consultation des experts mis en place par la DGS.
Act Up-Paris exige une nouvelle fois la mise en place rapide, avant le 30 septembre, de nouvelles campagnes de prévention et d’information sur le diagnostic précoce, le traitement et la prophylaxie de l’infection par le VIH.