Vendredi 3 octobre, une quinzaine de militants d’Act Up-Paris a envahi les locaux de la direction de l’Hôtel-Dieu pour protester contre l’absence, dans cet hôpital, de dispositif d’accueil d’urgence des personnes exposées au VIH au cours d’une relation sexuelle ou d’un échange de seringues.
C’est ainsi que les 18 et 24 septembre 1997, le service d’urgence a refusé de prendre en considération la demande de deux personnes ayant téléphoné suite à une exposition au VIH due à une rupture de préservatif.
Pourtant, depuis le 24 juillet 1997, les hôpitaux ont obligation de mettre en place des mesures de prophylaxie pour toutes personnes ayant été exposées au VIH quelle que soit la nature de l’exposition, afin d’éviter de nouvelles contaminations. En effet, le 24 juillet 1997, Bernard Kouchner a rendu publique une lettre aux CISIH leur demandant de prendre en charge l’exposition au VIH au cours de rapports sexuels. Cette mesure a été prise suite à l’intervention et à la pression d’Act Up-Paris qui dénonçait, dans un encart paru le 24 juin 1997 dans Libération, la note 666 du 28/10/96 qui organisait l’inégalité des soins en cas d’exposition au VIH. En effet, cette note envisageait une prophylaxie uniquement pour les personnels de santé en cas d’exposition au sang.
Le 12 août, une circulaire est publiée ( DGS/DH n° 97/560 du 12/08/97), elle indique : «les demandes de prophylaxie après un accident de prévention récent doivent trouver une réponse adaptée. Dans l’attente de recommandations, le public sera orienté vers des lieux identifiés en coordination entre les CISIH, les services prescripteurs, les sévices d’urgence, les consultations de dépistage et les médecins libéraux. L’évaluation des situations et les prescriptions relèvent de la responsabilité médicale. Aucune facturation de doit être fait au patient. Le financement et le règlement seront précisés ultérieurement.»
La plupart des hôpitaux de l’Assistance Publique a mobilisé ses services, y compris les services d’urgence, pour répondre à cette nouvelle demande et propose à toutes personnes des traitements de prophylaxie en cas d’exposition avérée au VIH. Il est donc inadmissible que l’Hôtel-Dieu, qui dispose du plus important service d’urgence de Paris , s’y soit encore refusé.
Le directeur de l’Hôtel-Dieu, Monsieur MEYOHAS a reconnu devant les militants d’Act Up-Paris que rien n’était encore prévu pour répondre aux attentes et permettre l’accès aux soins nécessaires des personnes se trouvant dans cette situation. Il s’est engagé à y remédier au plus vite.
Act Up-Paris ne se contentera pas de cette vague promesse. Act Up-Paris continuera à vérifier régulièrement que les établissements hospitaliers accueillent effectivement les personnes exposées au VIH.