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faut-il participer à des essais ?

En septembre dernier, lors de la conférence de l’ICAAC, à Toronto, des médecins de ville américains ont présenté des données concernant le suivi de patients séropositifs. De septembre 1990 à novembre 1992, 3324 de leurs patients ont été suivis dans des cohortes et 2410 dans des essais cliniques. Sur cette période, le risque de décès était de 66% inférieur dans les essais. Cette différence – nettement significative – est l’expression claire qu’il existe une sorte de bonus à participer à des essais. Sans doute l’accès à des produits nouveaux jouerait un rôle. Mais pour cette période, l’argument ne tient pas. Une autre explication pourrait résider dans la nature de ces essais : si tous avaient été effectués chez des patients naïfs, donc peu avancés dans l’infection, et si en revanche les cohortes n’avaient recruté que des personnes plus avancées, alors le résultat final n’aurait pas été surprenant. Or, ça n’a pas été le cas. Il y a bien un intérêt à être suivi dans le cadre d’un essai thérapeutique. Cette situation peut d’ailleurs se traduire par des inégalités dans le suivi des personnes atteintes. Un exemple : en France, le traitement précoce de la primo-infection a tendance à se généraliser. Mais pour l’instant, seuls les volontaires de l’essai ANRS 053B pourront bénéficier dans le cadre de leur suivi de tests de résistance, qui sont loin d’être disponibles en routine. Pourtant, de l’aveu même des investigateurs, il ne devrait pas y avoir de différence entre le suivi normal et le suivi dans le cadre d’un essai. La réalité est loin de leur donner raison sur ce point et milite pour la participation des personnes atteintes à des essais cliniques.

 

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