L’AZT (Rétrovir®) ne devrait plus être prescrit en traitement initial aux personnes atteintes par le VIH : en effet, plusieurs études montrent qu’un premier traitement comprenant cette molécule diminue significativement l’efficacité des médicaments de même famille, notamment du d4T (Zerit®) et du 3TC (Epivir®) comme traitement de rechange en deuxième intention.
Act Up-Paris doit une nouvelle fois informer directement les séropositifs et les malades : ni les médecins, ni les autorités sanitaires n’ont jugé bon d’agir pour stopper des prescriptions qui peuvent menacer la durée de vie et la santé des patients. Les médecins le savent : l’AZT est un antirétroviral efficace, mais le traitement du VIH est entré dans une nouvelle phase, celle des stratégies thérapeutiques. Aucun traitement ne reste efficace à long terme contre le VIH. Ce sont donc plusieurs multithérapies successives qu’il faut envisager. Aujourd’hui, des alternatives thérapeutiques existent à l’AZT dans un premier traitement.C’est pourquoi Act Up-Paris exige que le principe de précaution soit appliqué à la prescription de l’AZT en première intention.
Il faut suspendre la prescription d’AZT chez les séropositifs naïfs de tout traitement tant que Bernard Kouchner n’aura pas demandé et obtenu un avisclair du groupe d’experts dirigé par le professeur Jean Dormont sur la conduite à tenir.
Pour se prononcer, les experts disposent déjà de plusieurs études. Les essais Altis 1 et 2, conduits par le Pr. Christine Katlama ont montré une efficacité significativement supérieure de la bithérapie d4T + 3TC chez les patients naïfs par rapport à ceux qui avaient préalablement reçus de l’AZT, en terme de charge virale et de restauration des lymphocytes CD4. Lors de la XIème Conférence Internationale sur le sida à Vancouver en juillet 1996, et plusieurs fois depuis, le Pr. Eric J. Arts a présenté des travaux sur les résistances à l’AZT qui conduisent à déconseiller la prescription de cette molécule en première intention. Enfin, les travaux pharmacologiques sur Altis de Jean-Pierre Sommadossi présentés à la conférence de Hambourg en octobre 1997 ainsi qu’une étude du Centre hospitalier de Strasbourg présenté à Toronto lors du 37ème ICAAC vont dans le même sens.
Même incomplètes, ces données sont alarmantes. La prescription d’AZT semble en baisse aux Etats-Unis, et, en France, le groupe AC5 de l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida discute de l’opportunité de poursuivre les prescriptions d’AZT en première intention.
Avant d’accepter un premier traitement comprenant de l’AZT, interrogez votre médecin sur les alternatives thérapeutiques. Pour plus d’informations, appelez Sida Info Service au 0 800 840 800 ou Act Up-Paris du lundi au vendredi de 15h à 19h au 01 49 29 04 04.