L’ANRS vient d’annoncer l’arrêt de l’essai COTRIMO-CI 059 (Côte d’Ivoire), qui visait à étudier l’efficacité et la tolérance du cotrimoxazole (Bactrim) dans la prévention des maladies opportunistes chez les personnes atteintes par le VIH. Les résultats intermédiaires concluent à une évidence : réduction de 50% des événements graves dans le groupe cotrimoxazole par rapport au groupe placebo !
Cet essai est un scandale, dénoncé par Act Up-Paris dès sont lancement en 1995 : l’efficacité du cotrimoxazole en préventif est connue de tous depuis des années et largement prouvée par l’expérience. Il s’agit en outre d’un produit bon marché et dont la dispensation ne pose pas de problème majeur. Dans ce domaine, ce n’est pas de recherche que l’Afrique avait besoin mais d’un accès large et immédiat au traitement.
Par l’utilisation d’un placebo, l’ANRS s’est rendue coupable de manquement aux règles d’éthique les plus élémentaires. Un essai de ce type n’aurait jamais dû voir le jour, car il était symptomatique du cynisme des promoteurs de recherches occidentaux qui abusent trop souvent des populations des pays en voie de développement.
Qu’aujourd’hui l’ANRS ne tire aucune gloire de sa démonstration, mais qu’à l’avenir ce genre d’abus ne soit plus possible !