Vendredi 29 mai, 15 militants d’Act Up-Paris ont zappé le service du Professeur Coulaud à l’hôpital Bichat afin de dénoncer la discrimination dont a été victime une malade du sida.
Le 9 avril dernier, cette personne a été mise à la porte de ce service alors qu’hospitalisée pour des problèmes pulmonaires, elle crachait encore du sang et avait une forte fièvre. L’équipe médicale n’a donné aucune raison valable à cette exclusion. C’est parce que cette malade est usagère de drogues qu’elle a été mise à la porte.
L’action d’Act Up-Paris qui a constitué à occuper le service du Professeur Coulaud et à peindre à l’extérieur des formes humaines avec cette formule « combattez le sida pas les toxicos », a permis une rencontre avec la directrice de l’établissement et deux médecins. A l’issue de cet entretien, la directrice a convenu qu’une réflexion était necessaire sur l’accueil des usagers de drogue à Bichat. Une réunion se tiendra dès la semaine prochaine avec l’ensemble des acteurs.
Malgré quelques progrès, la prise en charge médicale des usagers de drogues continue d’être supendue à des préjugés moraux. Suspicion, obsession du mensonge, chantage, infantilisation restent le lot quotidien de ces patients. Pourtant les usagers de drogues ont montré leur capacité à lutter contre le sida en intégrant des pratiques de prévention. Ils ont également montré qu’ils étaient capables de prendre en charge leur santé.
Mais certains médecins leur en demandent toujours plus, ils préfèrent les savoir malades ailleurs, même si cet ailleurs signifie la rue. Pour eux, les usagers de drogues sont indésirables.
Act Up-Paris exige que le système hospitalier assure enfin une prise en charge satisfaisante des usagers de drogues. Les discriminations à leur égard doivent cesser.