Si Act Up-Paris ne peut que se réjouir de la rapidité avec laquelle les experts ont réactualisé les stratégies antirétrovirales, nous considérons que la réussite du rapport Dormont se mesurera dans l’application rapide de ses nombreuses recommandations pour tous les patients atteints par le VIH.
Au lendemain de la présentation du rapport, nous souhaitons attirer l’attention sur plusieurs points :
Les experts nous donnent raison. Le 12 janvier dernier, dans un encart publicitaire, nous demandions, en nous appuyant sur les données de plusieurs études, que cesse toute prescription d’AZT en première intention. Dans sa dernière édition, le rapport Dormont ne recommande pas l’utilisation de l’AZT en première intention dans le cadre d’une prescription de deux nucléosidiques. Dont acte!
Le rapport consacre un chapitre sur les effets secondaires des antiprotéases, et notamment les perturbations du métabolisme glucido-lipidique. Depuis plusieurs mois, Act Up-Paris avait alerté les autorités sanitaires, les organismes de recherche ainsi que les laboratoires sur ces problèmes. A notre demande, un groupe de travail va être mis en place dans les prochaines semaines pour approfondir les connaissances dans ce domaine et mieux cerner les réponses concrètes que l’on peut apporter aux patients.
De nombreuses questions restent néanmoins en suspens et certains problèmes sont loin d’être résolus. Ceci concerne principalement l’élaboration des traitements pour les patients en échec thérapeutique. Il reste aussi à concevoir des essais de traitement de sauvetage, à améliorer les outils, notamment les tests de résistance, et à valider l’élaboration des stratégies d’utilisation des nouvelles molécules.
Ce dernier point souligne la nécessité de poursuivre l’effort de recherche pour lutter plus efficacement contre l’infection à VIH et il est indispensable que soit maintenue en France une structure de recherche spécifique sur le sida.