Mardi 29 juin 1998, lors d’une conférence de presse, Act Up-Paris a interpellé B. Kouchner sur la censure de la campagne de prévention en direction des homosexuels, ainsi que sur l’attitude du gouvernement face aux 80 000 personnes sans papiers qui sont rendues à la clandestinité.
Pris en défaut devant la presse internationale, Bernard Kouchner s’est engagé à assurer l’accès aux soins et aux traitements pour les étrangers maintenus dans la clandestinité, et a annoncé que la campagne censurée paraîtra prochainement.
Pourtant, Act Up-Paris peut difficilement accorder crédit aux engagements de Bernard Kouchner. Depuis son arrivée rue de Ségur, il nous a habitué à des effets d’annonce sans suite et tout indique aujourd’hui qu’il baisse les bras dans la lutte contre le sida :
– absence de campagnes de prévention régulières et ciblées;
– pas de politique de santé publique en direction des migrants;
– maintien de la répression contre les usagers de drogues
liquidation en douceur des structures spécifiques sida (ANRS, Sida Info Service).
Nous dénonçons l’hypocrisie d’un ministre qui met en scène son engagement pour les pays du Sud alors qu’il démissionne face à l’épidémie dans son propre pays.