Si l’on en croit Le Monde daté du samedi 14 novembre, le gouvernement « envisagerait de n’obtenir le vote définitif du PaCS que dans le dernier trimestre de 1999. »
Faut-il s’étonner de ce nouveau délai ?
Depuis près de dix ans, nous avons constaté le peu d’empressement des socialistes à reprendre à leur compte les différents projets de Contrat d’Union Sociale qui leur étaient proposés. Il a fallu 18 mois à la majorité pour soumettre au Parlement l’examen d’un texte dont le contenu faisait pourtant l’objet d’une promesse électorale de Lionel Jospin. Le vendredi 9 octobre, nous avons pris acte de la démission des députés de gauche, dont l’absence au Parlement, en partie encouragée par la frilosité du Premier Ministre, a encore retardé d’un mois les premiers débats sur le texte.
Depuis le début des débats parlementaires, nous devons supporter l’obstruction systématique de l’opposition. Face à une tactique qui se réclame dans la majorité des cas d’une homophobie éhontée, le gouvernement et l’ensemble de la majorité pouvaient mettre un point d’honneur à présenter le texte comme une priorité et à le faire enfin adopter dans les plus brefs délais.
Au contraire, gouvernement et majorité anticipent la conduite de la droite en retardant encore l’adoption du texte. Ce faisant, ils légitiment cette conduite, et donnent à entendre à tous les usagers potentiels du PaCS que leur avenir vaut moins à leurs yeux que l’hystérie haineuse de l’opposition. Ce faisant, ils acceptent d’être les complices des manuvres indignes de la droite.
Nous sommes des malades du sida. Nous aurions aimé croire encore que la nécessité de l’adoption du PaCS s’imposerait en raison des situations dramatiques que connaissent aujourd’hui des couples d’homosexuels et de séropositifs. Nous ne le croyons plus.
Le gouvernement considère manifestement que quelques mois de plus ou de moins ne changeront pas grand chose à l’affaire. Il ignore sans doute ce que » quelques mois » veulent dire pour des personnes atteintes du VIH. Il montre pas là que nous ne vivons pas dans le même temps que lui.
Nous exigeons du gouvernement et de la majorité qu’ils mettent tout en uvre pour faire adopter le texte du PaCS dès le printemps, comme ils l’avaient d’abord annoncé.