Tout ce qui concerne l’Allocation Adulte Handicapé relève du scandale :
– Son montant ridicule : 3470,91 francs, toujours justifié par une philosophie inadmissible du pis-aller, » c’est toujours mieux que rien « .
– Son obtention, qui tient du véritable parcours d’obstacles : COTOREP surchargées, renseignements peu accessibles, délais de traitement des dossiers inacceptables, que ce soit aux COTOREP ou aux CAF, sans compter les tracasseries supplémentaires faites aux résidents étrangers, au mépris de tous les textes.
– Le calcul par les CAF du montant de l’Allocation Adulte Handicapé, qui s’établit sur les revenus de l’année précédente et sur les revenus du conjoint.
– L’analyse du dossier médical des malades du sida, qui se restreint à l’étude de leur charge virale et de leur taux de CD4 sans prendre en compte leur état général, négligeant, par exemple, les effets des traitements sur la santé, les maladies opportunistes, les troubles psychologiques,etc…. C’est ainsi qu’à l’encontre de tous les textes officiels, le taux d’invalidité de 80 %, auquel un demandeur malade du sida a droit, est de plus en plus refusé.
– L’incitation au » retour au travail « , fondée sur une analyse superficielle des progrès thérapeutiques, au mépris des capacités réelles et des désirs des malades du sida , dans l’ignorance la plus totale des difficultés d’obervance des traitements dans le monde du travail.
Les malades du sida démunis sont ainsi encore plus précarisés, victimes d’une administration surchargée et soumis à des examens toujours plus tatillons. Nous interpellons Martine AUBRY, pour qu’elle prenne enfin ses responsabilités et mette fin à cette situation odieuse et intolérable.
Depuis le mouvement des chômeurs de 1997-98, aucune amélioration n’a été constatée. Martine AUBRY se moque des demandeurs d’AAH et refuse de leur répondre.
C’est pourquoi nous avons occupé aujourd’hui la COTOREP de Paris, 210 , quai de Jemmapes, dans le Xème.
Suite à cette action nous avons rencontré Mme Morel, directrice de la Direction des Affaires sociales. Après avoir reconnu que les délais de traitements des dossiers étaient de 6 mois, Mme Morel a pris les engagements suivants :
– la rédaction d’une lettre d’information en direction des médecins traitants sur tous les effets liés aux traitements du sida, actuellement trop peu pris en compte.
– la rédaction d’un formulaire à l’attention des malades du sida, disponible chez les médecins.
– la rédaction d’une brochure en direction des demandeurs sur les démarches à suivre pour constituer un dossier auprès des COTOREP.
– la mise en place d’un employé de la CAF à la COTOREP qui assurera la rapidité des traitements de dossiers.
– une nouvelle étude par la DDASS des dossiers refusés au cours de 2 derniers mois.
Mme Morel a, par ailleurs, reconnu les mauvaises conditions d’accueil et d’information à la COTOREP. Sur ce point, les engagements pris pour une amélioration sont restés très vagues.
Act Up-Paris suivra de très près la réalisation et le contenu des engagements pris.
Act Up-Paris exige la revalorisation immédiate et conséquente de l’Allocation Adulte Handicapé et de tous les minima sociaux, une amélioration de l’accueil, un raccourcissement des délais de traitement et la fin de la logique du retour forcé au travail.