Patrice D. est mort des suites d’un sida dans la prison d’Oukacha, à Casablanca.
Il aurait pu être sauvé si les autorités françaises lui avaient fourni régulièrement les médicaments nécessaires, ou demandé son rapatriement.
Patrice D. était détenu à Casablanca depuis le 15 juin 1997. Il était malade du sida et atteint des hépatites B et C. La trithérapie dont il avait bénéficié en France avait été interrompue pendant les cinq premiers mois de son incarcération. Le consulat de France à Casablanca lui avait ensuite fourni son traitement de façon épisodique – malgré les réclamations incessantes de Patrice D. Or, il est de notoriété publique qu’un tel traitement ne doit en aucun cas être interrompu car, dans le cas contraire des résistances virales apparaissent, qui peuvent être irrémédiables.
Alerté fin octobre dernier, Act Up-Paris avisait aussitôt Bernard Kouchner, secrétaire d’Etat à la santé, de la situation alarmante de Patrice D. Malgré l’urgence, et malgré nos relances, rien n’a été fait. Six semaines plus tard, un conseiller de B. Kouchner se contentait de renvoyer Act Up-Paris au ministère des affaires etrangères.
C’est donc en toute connaissance de cause qu’on a laissé pourrir la situation, et mourir Patrice D.
L’indifférence, la négligence et l’inaction des autorités françaises les rendent directement responsables de ce décès. Elles devront rendre compte, dans le cas de Patrice D., de non-assistance à personne en danger.
Act Up-Paris n’a cessé de dénoncer l’incompatibilité des conditions d’incarcération avec les soins nécessaires à la survie des personnes atteintes de pathologies graves. Ce qui est vrai pour la France l’est plus encore pour le Maroc.
Act Up-Paris exige que les autorités françaises protègent, comme elles le doivent, la vie des ressortissants français à l’étranger, atteints de pathologies graves, afin qu’ils soient traités comme ils devraient l’être en France, conformément à leur état de santé.