Dimanche 31 janvier 99, à 6h30 du matin, 20 militants d’Act Up-Paris se sont rendus, au domicile de Madame Christine Boutin, à Auffargis (78), l’ont réveillé aux cris de « Boutin réveille-toi, les pédés sont chez toi « , »Boutin homophobe » et à coups de cornes de brume et de sifflets.
Act Up-Paris entendait ainsi dénoncer l’homophobie exprimée, depuis les débuts des débats sur le PaCS, par Christine Boutin. Ses propos, bien qu’elle s’en défende, témoignent d’une haine tenace des homosexuels faite de tous les amalgames : homosexualité, pédophilie, mépris de l’«autre». Des propos racistes d’une telle violence tomberaient sous le coup de la loi contre l’incitation à la haine raciale. Mais cette loi n’existe pas en matière d’homophobie et Madame Boutin ainsi qu’une partie des parlementaires de droite – et parfois même de gauche, a pu injurier impunément des millions d’homosexuels.
Surtout, au cours des débats à l’Assemblée nationale, les fantasmes homophobes ont pu prendre la place des arguments juridiques et empêcher tout débat. Et une proposition de loi relative au Pacte civil de solidarité, voulue pour organiser la vie de personnes en couple, a pu être votée en première lecture sans que la réalité, les vies des futurs usagers du PaCS, n’ait été prise en compte.
Act-Up Paris exige que cesse l’homophobie et que soient entendus, enfin, les futurs usagers du PaCS.
Act Up-Paris, avec AC! (Agir ensemble contre le chômage), Aides fédération nationale, Aides Paris-Ile de France, APGL (Association des parents et futurs parents gays et lesbiens), ARDHIS (Association pour la reconnaissance des droits de personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour), Centre Gai et Lesbien de Paris, Prochoix-Paris et SOS Homophobie, se sont engagés dans l’Observatoire du PaCS.