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Certains des essais que nous commentons dans ce numéro voient le jour dans le deuxième millénaire, mais leurs résultats ne seront connus que dans le troisième.
La raison ? Elle tient en un mot : stratégie. Que ce soit pour les essais de traitement de première intention dans le cadre du VIH ou pour la bithérapie interféron ribavirine chez des patients coinfectés, les investigateurs ont besoin de temps pour trouver les pistes les plus intéressantes pour les patients. Ainsi, les résultats de l’essai international Initio, qui prévoit déjà le traitement de relais en cas d’échec du premier traitement, ne seront connus que dans trois à quatre ans.
Stratégie encore dans le domaine des effets secondaires des médicaments. Dans ce numéro, nous présentons les recherches de Thierry Saint Marc sur les lipodystrophies. Certaines de ses hypothèses sont perturbantes. Ainsi, ce médecin considère que la lipoatrophie (perte des graisses périphériques sur le visage ou les membres) serait due à la d4T, et non pas comme on le dit à l’utilisation des antiprotéases. La d4T, c’est le médicament que tout le monde aime bien: peu d’effets secondaires, pas de profil de résistances, une prise facile. Aujourd’hui, le doute s’installe. Nous réclamons que le groupe qui, à la demande d’Act Up, s’est mis en place à l’ANRS sur les problèmes des effets secondaires des traitements lancent très vite des recherches pour tenter de répondre à cette question.
Enfin, la stratégie de traitement pour les patients en échappement est également évoquée dans ce numéro. L’utilisation des tests de résistance dans ce domaine semble réellement faire la différence. Ce dont nous manquons le plus toutefois pour répondre à l’échec des traitements, ce sont bien de nouvelles molécules. Et pas pour le troisième millénaire, mais maitenant.