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Sous l’impulsion d’Actions Traitements et à l’initiative d’Act Up-Paris, une réunion regroupant les responsables des principales associations de lutte contre le sida s’est tenue dans nos locaux. Étaient présents, Actions Traitements, Act Up, Aides, Arcat, Nova Dona, Sida Info Service, VLS, TRT5. A l’ordre du jour : les personnes en échappement thérapeutique lourd, ceux sur lesquels les médicaments actuellement disponibles n’ont aucun effet. Compte-rendu de cet après-midi du 28 avril qui a marqué les premiers jalons d’une action collective sur les nouvelles molécules. Étaient présents, Actions Traitements, Act Up, Aides, Arcat, Nova Dona, Sida Info Service, VLS, TRT5. A l’ordre du jour : les personnes en échappement thérapeutique lourd, ceux sur lesquels les médicaments actuellement disponibles n’ont aucun effet. Compte-rendu de cet après-midi du 28 avril qui a marqué les premiers jalons d’une action collective sur les nouvelles molécules.

L’objectif

Si nous sommes incapables de chiffrer le nombre de personnes en échappement (les banques de données statistiques sont muettes sur cette question), des malades de plus en plus nombreux (certains dans notre entourage direct) nous contactent afin de témoigner de l’inefficacité de leur traitement : leur charge virale augmente de manière incontrôlée tandis que leur immunité s’effondre, au point qu’ils développent un problème clinique (infection opportuniste, pathologie tumorale, cancer, cachexie).

Leur virus échappant à tous les traitements aujourd’hui disponibles, il s’agira donc de les faire disposer de plusieurs nouvelles molécules, sachant que le rajout de seulement une nouvelle molécule serait vraisemblablement inutile. La deuxième étape a donc consisté, avec l’aide de François Houyez de VLS, à isoler, parmi l’ensemble des molécules disponibles ailleurs qu’en France, celles qui comporteraient un intérêt pour les personnes lourdement prétraitées : ainsi, il y aurait, par exemple, le FddA du laboratoire US Bioscience, le PMPA du laboratoire Gilead Sciences, le Tipranavir de Pharmacia & Upjohn, et le T20 de Trimeris. Bien sûr, cet accès précoce à de nouveaux produits devra se faire dans le cadre d’une pharmaco-vigilance accrue quant aux effets indésirables et aux problèmes de résistance (dosages plasmatiques et intra-cellulaires, tests de résistance).

Les cibles

Cette mise à disposition de plusieurs nouvelles molécules va dépendre de plusieurs institutions ou groupes décisionnels. Il y a bien sûr les laboratoires pharmaceutiques sélectionnés, qui devront s’engager à assurer une production suffisante de ces produits et dans les délais qui sont les nôtres. Mais aussi l’Agence Nationale des Produits de Santé : celle-ci devra faire en sorte d’accélérer la mise à disposition des nouvelles molécules dans le cadre d’un accès compassionnel ; elle devra aussi informer les cliniciens de la nouvelle disponibilité de ces médicaments, en mettant en place la cellule d’information qu’elle nous promet depuis trop longtemps.

Enfin, l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida, devra réaliser des essais cliniques associant plusieurs produits nouveaux. Il faut espérer que ces trois interlocuteurs auront bien conscience de l’urgence de la situation.

Le calendrier

Car le calendrier est serré : encore un mois, et c’est l’été. Si aucune décision n’est prise avant juillet, rien ne pourra se mettre en place avant la fin de l’année. C’est pourquoi les responsables des associations se sont donnés des échéances rapprochées.

D’abord, il s’agit de constituer un dossier de presse comportant un catalogue des molécules à venir, un argumentaire, les données d’épidémiologie que nous aurons recueillies auprès de certains centres, ainsi que des propositions sur le dispositif à mettre en place : ce dossier est quasi prêt. Il faut ensuite contacter l’ensemble des associations de lutte contre le sida en France, afin que tout le monde puisse bénéficier des fruits de notre action (le mailing est parti), puis obtenir de l’Agence Nationale des Produits de Santé qu’elle accepte de rencontrer les associations en présence de l’ANRS et de la Direction Générale de la Santé : les contacts ont été pris et l’Agence paraît d’accord sur le principe ; le groupe interassociatif TRT5 aura entre temps consulté les laboratoires sélectionnés.

Y aura-t-il une résistance de la part des institutions ? Une série d’actions publiques, débutée dès le mois de juin, devrait permettre de les lever sans trop de difficulté…