Interpellé par Act Up-Paris à propos de l’émission » Zone Interdite » diffusée le 6 juin dernier sur M6, le président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) nous répond qu’il s’étonne que nous ayons pu trouver choquant le reportage intitulé » La filière équatorienne « .
En effet, qu’une prostituée transsexuelle ait pu être présentée, par exemple, comme une » séropositive grave « , ou que des officiers de l’OCRTEH aient pu expliquer qu’il fallait se protéger au moyen de gants lors de perquisitions chez les séropositifs ne semble pas inquiéter Hervé Bourges : » La chaîne M6 ne peut être tenue responsable des propos que tient à ce sujet un officier de l’OCRTEH « , nous répond-il, ignorant sans doute qu’il existe une technique appelée montage qui permet habituellement d’évacuer ce genre d’informations douteuses.
Mais le Président du CSA se veut plus rassurant encore : « Il n’apparaît pas que le reportage mette ces personnes [les prostituées transsexuelles] en position d’accusées, bien au contraire »(?). Pourtant, le présentateur de l’émission, Bernard de la Vilardière, se demandait, à la suite du reportage, pourquoi la police n’empêchait pas une prostituée séropositive de travailler, avec tous les dangers qu’elle pouvait représenter pour ses clients. Comment avons-nous pu imaginer qu’il y avait dans ces propos quelque connotation malveillante ?
Bref, moyennement habile dans sa manière de se défausser ou consternant dans son aveuglement, Hervé Bourges est de toute façon ridicule à vouloir ainsi défendre la bienveillance supposée de M6 qui, loin de dénoncer » l’exploitation dont sont victimes les transsexuels « , en propose, dans la course à l’audimat, une prolongement particulièrement sournois.