La secrétaire d’Etat à la santé ne fait rien. Etienne MOURRUT, maire RPR du Grau-du-Roi, a décidé de bloquer les opérations de prévention que les associations Aides Languedoc-Cévennes et David et Jonathan menaient depuis 1997 sur une plage de la commune, fréquentée par des homosexuels et des couples échangistes.
Il entend ainsi empêcher le travail des volontaires de Aides, responsables selon lui d’inciter à la débauche et de salir les dunes. Dans les journaux locaux, il va jusqu’à suggérer que cette action de prévention inciterait indirectement à la pédophilie. Le maire du Grau du Roi s’est félicité des effets de sa décision : la plage était enfin propre, on n’y trouvait plus de préservatifs usagés. Etienne MOURRUT se félicite donc que les usagers des dunes de sa commune aient eu des rapports non protégés, et aient pu se contaminer. Porte-parole d’un ordre moral incompatible avec les impératifs de santé publique, Etienne MOURRUT est un complice objectif de l’épidémie de sida.
Que les délires d’un élu local puissent compromettre une opération de prévention, financée par les Caisses d’assurance maladie, est insupportable. Mais le silence des responsables nationaux de la santé publique l’est encore plus. La nouvelle secrétaire d’Etat à la santé devait intervenir dans le conflit qui oppose Aides au maire du Grau du Roi et imposer les exigences de prévention et de santé publique face aux préjugés moraux d’Etienne MOURRUT. Le silence de Dominique GILLOT est scandaleux. Entre le mois de juillet, où le poste de Secrétaire d’Etat à la santé était vacant et le mois d’août où elle a été nommée, aucune différence : tout se passe comme s’il n’y avait pas de politique nationale de santé publique ; les actions de prévention sont dès lors soumises à l’arbitraire de responsables locaux, qui peuvent, en toute impunité, faire le jeu du sida.
Act Up-Paris exige des responsables nationaux de la santé publique des garanties sur la continuité et le développement des actions de prévention dans les lieux de rencontres sexuelles.