Les premières prises de position de Dominique Gillot dans le cadre de la lutte contre le sida se sont révélées désastreuses.
A l’occasion des assises de Aides, la nouvelle ministre de la Santé a annoncé l’abandon du projet de loi spécifique sur le droit des malades promise par Lionel Jospin aux États Généraux de la Santé. Cédant aux pressions de Martine Aubry, son ministre de tutelle, elle montre ainsi son peu d’acharnement à défendre les malades, c’est à dire à s’occuper de santé publique.
Par ailleurs, expliquant que la direction Générale de la Santé ne financerait plus les actions de prévention des groupes » identitaires « , elle s’est lancée dans une justification absurde : « La confusion entre homosexualité et sida me parait tout à la fois préjudiciable aux associations de lutte contre le sida et aux associations plus directement identitaires. »
Totalement déconnectée de la réalité de l’épidémie, elle ignore sans doute l’importance, dans la lutte contre le sida, de communautés telles que les homosexuel(le)s, mais aussi les toxicomanes, les prostitué(e)s, les étrangers…
Si ces » groupes identitaires » ont pu mener un combat efficace contre la sida, c’est qu’ils étaient les plus touchés par l’épidémie ?
Dans ces conditions, nous ne voyons pas précisément de quel préjudice notre nouvelle ministre veut parler.
Ses affirmations ne font malheureusement que confirmer l’impression de méconnaissance totale de l’épidémie de sida que nous avait laissée Dominique Gillot lors de notre brève rencontre au Ministère de la Santé.