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Guerre aux labos – Acte 1 : Décembre 1999. L’industrie pharmaceutique a une dette envers nous. Il faudra qu’elle la paye. C’est avec ce mot d’ordre que nous avons appelé à la manifestation du 1er décembre dernier. Act Up-Paris exige des laboratoires la mise à dispostion de nouvelles molécules pour les malades en impasse thérapeutique et la mise en place d’une tarification adaptée pour les pays en développement.
Guerre aux labos – Acte 2 : Janvier 1999. Appel au boycott des produits de Abbott, Trimeris/Roche, Gilead-NexStar, Pharmacia & Upjohn.
Les malades du sida en échappement n’intéressent personne : ni les labos, ni les pouvoirs publics, ni les médias : ils sont si peu nombreux. 10% des personnes traitées, cela ne représente qu’environ 8000 malades en France (50000 en Europe). Pas assez pour déclarer l’urgence. Pourtant l’urgence est là. Aujourd’hui, la plupart des séropositifs du Nord sont sous traitements. Mais à quel prix ?
Traitements lourds et contraignants, apparition de nouvelles maladies opportunistes, effets secondaires de plus en plus insupportables : être séropositifs, c’est bouffer des molécules sans jamais savoir de quoi on sera malade le lendemain.
Si nous réclamons avec autant de vigueur de nouvelles générations de traitement anti-VIH, c’est aussi parce que nous n’avons pas le choix : être en impasse thérapeutique, qu’elle soit totale ou partielle, c’est devoir constater de manière impuissante que ses traitements n’agissent plus, que le virus se réactive dans son corps. Les laboratoires ne veulent pas accélerer leurs processus de fabrication et distribution de leurs produits et préfèrent prendre leur temps. Nos corps de malades, eux, n’ont pas ce luxe.
Parce que les nouvelles molécules que nous réclamons depuis un an (ABT 378 ; Tipranavir, PMPA, T-20) tardent à être distribuées et testées, nous avons déclenché pour la première fois une opération de boycott internationale des médicaments de quatre super-puissances pharmaceutiques pour lesquels il existe des équivalents génériques.
Nous n’acceptons pas d’attendre en silence. Sur quel ton faudra-t-il répéter que nous enterrons de nouveau nos proches ou les accompagnons dans leur fin de vie, en comprenant ce qui nous attend ; que si l’espoir d’une mort ajournée nous a permis de presque trop supporter, nous refusons d’accepter la logique et les impératifs des industries pharmaceutiques.
Quelque déraisonnables et infréquentables que nous soyons ou que soient nos méthodes, nous sommes fièrEs de refuser ce rôle de malades corvéables à merci. Nous ne sommes pas encore morts.
Joignez vous à notre campagne de boycott.
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