Ce contenu a 24 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.
L’actualité sida est comme toujours trés abondante. Les conférences se succèdent ; San Francisco, Marrakech, Microbicices 2000 (dont nous parlerons dans le prochain numéro), des études aboutissent alors que d’autres s’ouvrent (vous en trouverez plus de dix dans ce numéro de Protocoles), des pistes pour le bien être des malades s’ouvrent et se confirment (large diffusion d’informations sur les dosages plasmatiques et nouveau traitement pour les personnes atteintes de lipoatrophies). Mais pour autant la situation ne s’améliore pas. Les laboratoires se croient de plus en plus intouchables et agissent avec le plus grand mépris face aux malades, du Nord comme du Sud : Abbott en refusant de fournir du produit pur pour étalonner les dosages plasmatiques, indispensables pour mieux lutter contre les effets secondaires. Abbott encore en trompant consciemment les malades et les agences de santé sur les modalités de mise à disposition de l’ABT 378, nouvelle molécule qu’attendent les milliers de personnes en échappement thérapeutique. Pharmacia & Upjohn en arrêtant la production de la rifabutine, médicament essentiel car unique qui protège contre les tuberculoses résistantes. Pfizer en faisant l’aumone de quelques traitements pour des malades d’Afrique du Sud alors que les dispositions nécessaires concernent des millions de personnes.
L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé continue à travailler à son rythme, tranquillement, sans jamais relever la tête pour se rendre compte de ce qu’est la vraie vie des malades, sans initiative, arrivant au dernier moment, et on se demande comment, à parer à certaines défections des industries pharmaceutiques.
La secrétaire d’Etat à la santé travaille beaucoup… sur la listériose mais demeure muette face au sida.
Les associations de lutte contre le sida ont plus que jamais besoin d’énergies pour faire face au travail et pour faire front à toute cette inertie néfaste.
