Genève, 18 mai 2000. Alors qu’aujourd’hui la 53ème Assemblée Mondiale de la Santé (AMS) discute de la résolution (n EB105.Rl7) » VIH/sida: faire face à l’épidémie « , les partisans de la Santé Publique demandent à l’AMS d’assurer l’accès à des informations exhaustives sur le prix des médicaments efficaces contre le VIH et les infections opportunistes pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA. Les Etats membres de l’AMS doivent aussi être informés des problématiques administratives et légales liées aux règles du commerce international, qui doivent être prises en compte pour assurer l’accès à ces médicaments.
L’information sur les prix des génériques de qualité et des médicaments sous brevet permet aux pays d’élaborer une politique d’approvisionnement rationnelle. Les pays en développement pourraient utiliser cet outil pour garder la maîtrise de leurs politiques de santé publique.
Nous savons qu’à travers le monde le prix des médicaments est considérablement réduit là où il existe une concurrence avec les génériques. Néanmoins, il existe encore des barrières légales et des principes régulateurs limitatifs concernant l’achat et l’importation de médicaments. Ceux-ci doivent être levés.
» Ceci est l’Assemblée Mondiale de la Santé, et non l’assemblée mondiale de la propriété intellectuelle « , a déclaré Ellen Hoen, consultante Santé à MSF. » L’OMS et les pays membres sont ici pour garantir que la santé des populations constitue bien la priorité – et non les profits des entreprises. Les Etats membres ont besoin d’information sur les alternatives existantes pour garantir à leur population les meilleurs soins « . A-t-elle ajouté.
La disponibilité des données sur les prix donnera aux pays en développement la possibilité d’acheter une plus grande quantité de médicaments à des prix abordables et de sauver des vies. Ces données garantiront que les choix en matière de traitements ne seront pas réduits aux seules propositions de réductions tarifaires limitées et conditionnelles qui dépendent de la générosité des multinationales
La déclaration d’intention rendue publique la semaine dernière par l’ONUSIDA et plusieurs multinationales pharmaceutiques dissimule le vrai problème, a savoir que des solutions pérennes sont nécessaires sur le plan international. Or cet accord n’encourage pas le transfert de technologie, et n’incite pas non plus les pays à produire ou importer des médicaments à bas prix, ce qui constitue pourtant un moyen légal essentiel pour améliorer l’accès aux médicaments a long terme.
Les pays d’Afrique, les plus touchés, n’ont pas été impliqués dans les discussions préparatoires sur la réduction des prix et le partenariat entre organismes publics et privés. Les pays touchés doivent être partie prenante dans ce processus pour trouver des solutions viables à long terme.