Pendant l’émission «La suite dans les idées» diffusée sur France Culture ce jour à 12h45, Daniel Tarantola, numéro deux de l’OMS, conseiller politique du Directeur, a défendu en direct les intérêts des grands monopoles pharmaceutiques, contre ceux des malades du sida dans le monde.
M. Tarantola a admis devant Act Up que la récente annonce des 5 grands groupes pharmaceutiques est vide de propositions concrètes, et que les négociations sur les tarifs n’ont pas réellement commencé.
Parallèlement, l’OMS, pourtant mandaté par son Assemblée pour appuyer les Pays Membres dans leur quête de traitements à moindre coût, n’est pas prête à mettre en place ou soutenir des initiatives qui pourraient favoriser la concurrence entre grands laboratoires et producteurs de génériques.
Mr Tarantola estime pour sa part que l’OMS n’a ni la capacité ni le mandat pour diffuser sur une base de données des informations comparatives et actualisées sur les tarifs des traitements, reproduisant mot pour mot le discours du lobby pharmaceutique américain. L’OMS se contentera d’appuyer certains pays, à leur demande uniquement, pour qu’il mettent eux-mêmes en place un système de surveillance approprié.
Mr Tarantola estime qu’il est bon de laisser les grands laboratoires négocier avec les pays «clients» de façon bilatérale, plutôt que de définir un cadre de négociation global, plus représentatif des intérêts sanitaires des pays en développement. Mr Tarantola va se transformer en agent de commerce pour les labos.
Il laissera ainsi les Etats africains désarmés face aux pressions américaines et aux menaces de rétorsion économique sur les «mauvais clients» : ceux qui, d’aventure, voudraient s’adresser au plus offrant, par exemple aux fabricants de copies brésiliens, thaïlandais ou indiens, dont les produits dont aussi efficaces et moins chers.
En fait, M. Tarantola ne soutient pas la Résolution Sida récemment votée par les Etats Membres de l’OMS à sa dernière Assemblée Générale.
L’OMS ne soutient pas les millions de malades des pays en développement, elle défend, une fois de plus dans son histoire, les intérêts des grandes compagnies pharmaceutiques.