Aujourd’hui à 10h, l’OMC a reçu la requête des USA contre le Brésil, et constitue actuellement un panel d’arbitrage pour juger de la conformité de la loi brésilienne sur la propriété intellectuelle avec les accords de l’OMC.
Le gouvernement de Mr Bush estime que cette loi, qui permet à 100 000 personnes atteintes du Sida de survivre avec des traitements antiviraux génériques, met en danger les brevets de ses compagnies pharmaceutiques.
C’est en effet cette loi qui permet au Brésil de copier et produire sept traitements antiviraux de marque depuis 1995 et de les distribuer gratuitement aux malades brésiliens pour un coût dix fois inférieur à celui proposé par les industries américaines. Cette loi autorise, conformément aux accords «ADPIC» sur la propriété intellectuelle, le recours aux rares exceptions à la règle de respect des brevets. Elle autorise la production, pour cause d’urgence sanitaire notamment, de médicaments normalement protégés par une licence, sans l’accord du propriétaire du brevet. Protégé par cette législation exemplaire, le Brésil pourrait poursuivre sa politique de soins gratuits aux personnes atteintes du Sida, et étendre sa production aux anti-prothéases, ces nouveaux traitements qui rendent les tri-thérapies plus efficaces.
La vie de plus de 100 000 personnes au Brésil, et celle de millions à venir qui pourraient bénéficier des capacités d’export ou de transfert de technologie du Brésil, est suspendue aux discussions de l’OMC.
Suite à l’appel d’une coordination de plus de cent ONG brésiliennes de lutte contre le Sida, ACT UP-PARIS met en garde l’OMC et ses experts contre les pressions des multinationales, qui ont conduit à cet événement sans précédent. Le cas du Brésil fera en effet jurisprudence.
ACT UP-PARIS dénonce les pressions des multinationales de la pharmacie sur le gouvernement américains, acheté avant son investiture à coût de millions de dollars : les multinationales ont en effet dépensé 1 milliard 700 millions de francs pour orienter les élections américaines !
ACT UP-PARIS dénonce les pressions meurtrières du gouvernement de Mr Bush sur l’Organisation Mondiale du Commerce, dont les lois ont été dictées par les mêmes intérêts qui conduisent aujourd’hui à mettre en danger la vie de plusieurs dizaines de milliers de personnes.
ACT UP-PARIS appelle les dirigeants des principaux organismes internationaux chargés du développement et de la santé ONUSIDA, OMS, UNICEF, PNUD – à faire une déclaration en faveur de la protection de la loi brésilienne sur les brevets.