Les 4 dermiers mois d’Act Up-Paris ont été particulièrement actifs. En fait, depuis la création du groupe, nos manifestations n’ont jamais été aussi fréquentes et couronnées de succès. D’octobre à décembre, nous avons organisé une action tous les 15 jours.
Pendant cette période, les médias nous ont continuellement suivis, diffusant les messages et les revendications que nous voulions faire connaître. Nous avons fait pression sur le Dr Miesch, sur le Pr German de l’Académie de Pharmacie, sur l’Eglise, sur l’Assemblée Nationale, sur le CNTS. Et le succès incroyable de la manifestation du 1er Décembre prouve, si besoin est, que de plus en plus de personnes soutiennent les prises de position d’Act Up-Paris. 2000 personnes, c’est 4 fois plus que lors de la manifestation du 1er décembre 1990. C’est donc le plus grand rassemblement sur le thème du sida jamais organisé en France depuis le début de l’épidémie du sida. Encore une fois, c’est un avertissement que les pouvoirs publics ne peuvent ignorer. La colère, le désespoir, la frustration grandissent en France, et ces sentiment doivent être pris en compte par les politiques, par l’Agence Française de Lutte contre le Sida et par l’Agence Nationale de Recherches sur le Sida. Act Up est le vecteur de ce sentiment de révolte. Nous ne sommes plus un groupe marginal. Depuis l’action à Notre-Dame, le 1er novembre dernier, nos réunions attirent, chaque semaine, jusqu’à 100 personnes. C’est un record qui atteste l’engagement des séropositifs, des malades et de tous ceux qui se sentent concernés par l’épidémie. Nous devons continuer à rassembler ces volontés pour obliger le gouvernement à lancer de réels programmes de prévention, de recherche et à garantir de meilleures conditions de soins pour les malades. 1991 aura été une année extraordinaire pour Act Up-Paris. Mais tout nous porte à croire que 1992 sera une année difficile. L’épidémie va encore s’étendre. Le nombre des morts augmentera. Dans ce numéro 5 d’Action, nous énumérons ce que vous pourrez faire pour intervenir avec nous. Nous pouvons et nous devons stopper cette épidémie.