Ce matin, une vingtaine de militants d’Act Up-Paris ont manifesté devant la mairie du Vème arrondissement pour dénoncer la disparition de fichiers de demandes d’appartements sociaux dans divers services des mairies de Paris depuis les élections municipales de mars 2001.
Un exemple : le nouveau cabinet de Mylène STAMBOULI, adjointe verte à la lutte contre l’exclusion, chargée entre autres des dossiers de logement émanant des associations de lutte contre le sida, reconnaît n’avoir trouvé à son arrivée, en mars dernier, qu’une centaine de demandes, vidées de leur contenu. Dans les dossiers restants, tout ce qui motive le caractère prioritaire de la demande – notification COTOREP indiquant un handicap, soutien des associations – a disparu. Le nouveau cabinet ne peut donc pas défendre ces dossiers auprès de la préfecture ou des services centraux de la mairie.
Les mesures de destruction n’ont pu être prises que par la droite sortante, et bien sûr par J. TIBÉRI, qui supervisait le fichier central. En amputant ainsi les fichiers, l’ancien Maire a obligé les personnes précaires en attente de logement à recommencer des procédures qui mettent des années à aboutir.
Parmi eux, des séropositifs et des malades du sida vivent sans logement ou mal logés, parfois depuis plus de 5 ans. Cette situation est incompatible avec leur état de santé : la gravité de l’infection à VIH, les contraintes des traitements et leurs effets secondaires exigent d’être bien logés, de façon permanente. En détruisant leur dossier, en les obligeant à attendre encore et toujours d’être logés de façon décente et permanente, la droite et le maire sortant, Jean Tibéri, les ont donc condamnés à une grave détérioration de leur état de santé. Avec 70 000 demandes d’appartements sociaux, plus de 600 séropos à la rue, la situation parisienne est insupportable. L’irresponsabilité de la droite sortante est criminelle.
Mais l’attentisme et l’immobilisme des nouveaux élus PS, PC, et Vert, et du nouveau maire sont tout aussi intolérables. Nous manifestons aujourd’hui contre Jean TIBÉRI. Nous manifesterons demain contre Bertrand DELANOË, s’il ne répond pas immédiatement aux demandes des mal logés, et parmi eux des séropositifs.Nous exigeons de J. TIBÉRI, et des responsables de l’ancienne majorité municipale, RPR, UDF, DL, qu’ils rendent des comptes sur les mesures qu’ils ont prises au sujet des demandes d’appartements sociaux à Paris.
Nous exigeons de l’actuelle majorité une information claire et publique sur l’état actuel des fichiers de demandes de logement, dans les mairies d’arrondissement, dans les services centraux et dans les services de la lutte contre l’exclusion, ainsi que sur les capacités des divers cabinets à répondre imm édiatement aux demandes.