Suite à un certain nombre de plaintes, remarques et remontée d’informations, exprimées tant par des personnes suivis à l’hôpital Bichat que par une partie du personnel, Act Up-Paris a adressé au mois de février 2001 un courrier à la direction de l’hôpital afin de dénoncer les conditions scandaleuses d’accueil et de soins des séropositifs suivis dans ses services.
En effet, la récente réorganisation du service des maladies infectieuses, conduisant au regroupement de tous les services d’immunologie, se traduit par l’entassement des patients dans des locaux exigus, d’une propreté douteuse aggravée par l’exécution de travaux sur les bâtiments avoisinants. En outre, la confidentialité n’est dans les faits plus assurée, dans la mesure où les consultations à l’hôpital de jour, dans le service des maladies infectieuses, marquent automatiquement la séropositivité des personnes. Ainsi, nombre de patients et patientes d’origine étrangère, craignant à juste titre d’être identifié-e-s et stigmatisé-e-s au sein de leur communauté d’origine, n’osent plus fréquenter l’hôpital.
Par ailleurs, les consultations qui sont proposées aux patients suivis dans le cadre de protocoles d’essais cliniques ou de cohortes se font dans des conditions inadmissibles, le plus souvent entre deux portes, sans qu’un véritable espace isolé leur soit réservé – y compris dans le cas de l’essai Vaccino qui exige pourtant la mise à disposition d’une chambre avec toilettes.
Suite à cette lettre, la direction de Bichat nous a proposé une rencontre. Conscients du problème, les professeurs en charge du service des maladies infectieuses ont entendu nos revendications, de même que la direction de l’hôpital, semble-t-il. Sa directrice nous a assuré qu’un certain nombre de dispositions allaient être prises dans les mois qui viennent. Nous prenons acte de ces engagements et attendons que des mesures concrètes soient mises en place. A défaut de réponses satisfaisantes dans un délai court, Act Up-Paris manifestera, cette fois publiquement, son mécontentement.