Act Up-Paris a défilé le 1er mai pour rappeler aux syndicats les exigences des malades dont ils continuent d’ignorer les problèmes : difficultés d’accès à l’Allocation Adulte Handicapé, discriminations à l’embauche en raison de l’état de santé, de l’orientation sexuelle ou l’appartenance ethnique, licenciements abusifs, etc. En réduisant leur combat au seul droit à l’emploi, les syndicats majoritaires oublient les personnes les plus vulnérables et nous laissent seuls face à l’arbitraire qui prédomine dans le monde du travail, et face aux pressions des pouvoirs publics, qui entendent nous exclure du système des allocations et nous obliger à travailler, au mépris de notre état de santé.
Nous avions défilé le matin dans le cortège général de la CNT, avec le Leonard Peletier Support Group, l’Observatoire du Droit des Usagers et Ras les Murs, sous la banderole « Travail en prison, esclavage légal » pour exiger l’application immédiate et sans conditions du droit du travail en détention. Absence de contrat de travail, de congés payés ou maladie, d’avantage de la retraite ; salaire ridicule ; baisse drastique des minima sociaux ; interdiction du droit de grève, de contestation, de syndicalisation, etc. Le travail en prison représente une véritable manne pour les employeurs, la SODEXHO, EURET, GECEP, GEPSA, avec la complicité de l’administration pénitentiaire, qui gère cet esclavage légal, et du ministère de l’Emploi et de la Solidarité, qui refuse d’accorder aux travailleurs détenus leurs droits.
Sur ces deux séries de revendications, la CGT a montré son refus de tout débat avec d’autres syndicats et avec les associations. En faisant tout d’abord intervenir la préfecture pour empêcher le cortège de la CNT d’accéder à la manifestation unitaire de l’après-midi. Il aura fallu une heure de négociation avec les forces de l’ordre pour obtenir le droit de manifester avec nos propres revendications. En refusant ensuite qu’Act Up tracte dans son propre cortège.
Pour la CGT, le droit des malades n’est qu’une affaire de pédés ; le travail en prison ne concernerait que les matons. Les militants sont-ils d’accord avec la politique et les pratiques de leurs représentatifs ?