Ségolène Royal lit nos communiqués de presse et nous le fait savoir. Jugeant nos propos «infondés», la ministre nous a envoyé sa version des faits. Voici l’intégralité de la lettre que nous avons reçu.
Ministère de l’Emploi et de la Solidarité – République Française
La Ministre Déléguée à la Famille, à l’Enfance et aux Personnes Handicapées.
Paris, le 18 juillet 2001
Madame la Présidente,
Pour la deuxième fois, un communiqué émanant de votre association me met nommément en cause dans ce que vous appelez un acte de «censure» sur le projet de campagne de prévention du sida. Je voudrais donc revenir sur certaines informations contenues dans votre communiqué qui sont soit erronées, soit infondées.
Erronée ainsi l’affirmation selon laquelle j’aurais exercé une quelconque «pression» sur les Services d’Information du Premier ministre (SIG). C’est au contraire cet organisme qui, ne jugeant pas acceptable le projet qui lui était soumis en l’état, a choisi de consulter à ce propos tous les membres du Gouvernement. Ceux-ci ont donc été amenés à se prononcer collectivement sur ce projet de campagne. Une décision a alors été prise : celle de ne pas présenter au public cette campagne qui, au demeurant et vous en conviendrez, n’était nullement «ciblée», ne constituait pas «une prévention efficace», ne parlait pas «ouvertement de pratiques sexuelles à risque» et informait encore moins sur les «moyens de se protéger». En tout état de cause, ce projet de campagne ne permettait pas, comme vous l’écrivez, de «remobiliser le grand public», bien au contraire.
Infondée (et inacceptable dans les termes) une conduite qui serait la mienne et que vous qualifiez de «puritanisme assassin». Dois-je vous rappeler que j’ai été la première ministre chargé de l’enseignement scolaire qui ait imposé dans l’éducation nationale des heures d’enseignement obligatoire d’éducation à la sexualité dès le collège et qui ait proposé des outils pédagogiques faisant explicitement référence à la lutte contre le sida et au moyens de se protéger. /mention manuscrite : et qui ait été la première à parler d’homophobie à l’éducation nationale./
Souhaitant que ces éléments soient désormais pris en compte, je vous prie de croire, Madame la Présidente, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Ségolène Royal
/mention manuscrite : Si l’on veut vraiment une campagne efficace, alors que l’on ose montrer des malades en fin de vie et non pas une copulation de coccinelles comme il y avait dans le projet ! ! /