L’ampleur de la mobilisation internationale contre le G8 à Gênes du 19 au 21 Juillet 2001 témoigne de l’avancée grandissante des mouvements qui luttent pour un autre monde.
Ce sommet du G8 s’achève sur un échec patent : aucune mesure n’a été prise en matière d’annulation de la Dette des pays pauvres ; en matière d’environnement, le protocole de Kyoto reste bloqué ; les mesures annoncées pour lutter contre le Sida sont dérisoires face aux besoins des populations concernées…
Ce sommet a été marqué par une répression policière et militaire particulièrement féroce (tir à balles réelles, utilisation de blindés contre les manifestants, rafles…), qui a abouti à la mort d’un manifestant, à plusieurs centaines de blessés graves, à de nombreuses arrestations et à des sévices (nombreux témoignages d’actes de torture, passages à tabac, menaces de viol…). Cette violence à l’égard des manifestants a été précédée et accompagnée de provocations policières scandaleuses, d’atteintes aux droits fondamentaux de circulation, de réunion, d’expression et de manifestation ; ces méthodes fascisantes des autorités italiennes s’inscrivent dans une logique de criminalisation des mouvements sociaux accrue depuis Seattle.
Cette politique de criminalisation n’entrave pas le développement des résistances d’un bout à l’autre de la planète. Ceux qui persistent, à travers le G8, à se présenter comme les maîtres du monde ne peuvent plus prétendre à cette légitimité.
Devant la gravité de cette situation les organisations soussignées appellent à :
– se rassembler le mardi 24 juillet à 14 h au métro rue du Bac à Paris, pour se rendre devant l’ambassade d’Italie et auprès du ministère des affaires étrangères, en solidarité avec la mobilisation en Italie au même moment ;
– manifester à Paris, jeudi 26 juillet à 18 h 30 à partir de Montparnasse, (en haut de la rue de Rennes);
– et à organiser partout, dans toutes les villes, des mobilisations de même nature.
A travers ces mobilisations, nous voulons :
– dénoncer la répression policière et militaire orchestrée par le gouvernement italien et le G8 ;
– exiger la libération immédiate de toutes les personnes emprisonnées à l’occasion des manifestations de Gênes et l’arrêt de toutes les poursuites ;
– exiger l’établissement de toutes les responsabilités politiques et policières dans les violences ;
– exiger qu’en toute circonstance soit respectée le droit de circulation des personnes et le droit de manifestation.
Les organisations partie-prenante de cet appel, en convergence avec les différents réseaux de lutte internationaux, se mobilisent pour que des initiatives semblables aient lieu dans tous les pays. Elles décident, en outre, de mettre en place une commission chargée de recenser tous les témoignages[[envoyez vos témoignages sur les sites www.france.indymedia.org et www.samizdat.net ]] de ceux et celles qui ont été victimes de ces exactions afin d’engager les poursuites judiciaires à tous les niveaux, nationaux et internationaux.
Les signataires de cet appel sont :
CGT Finances , CNT, Confédération paysanne, FSU, UNEF, Union syndicale-G10 Solidaires, AC!, Act Up-Paris, ACHP, AITEC, APEIS, Article 11, ATTAC, CEDETIM, Chiche, Coordination des groupes femmes égalité, Coordination nationale des sans-papiers, Droits Devant!!, DAL, LDH, Marches Européennes contre le chômage, Marche mondiale des femmes, MFPF Paris, MRAP, ODU, Raisons d’agir, Souriez vous êtes filmés, UJFP, VAMOS ( Aaarg, Attac-université, L’Etincelle, JCR, Sud-Etudiants), AL, FA, JCR-Red, LCR, Les Alternatifs, Les Verts-Paris, PCF, PCOF, Refondazione communista.