Aujourd’hui, 20 juillet 2001, quatre mois après la première annonce à Abuja par le Secrétaire général des Nations Unies de la création d’un fonds mondial contre le sida, Silvio Berlusconi et Koffi Annan réitèrent l’officialisation de ce fonds.
Il aura fallu attendre 2001 pour que le G8 s’exprime enfin sur une pandémie qui en près de 15 ans aura causé la mort de millions de personnes. Pourtant au delà de l’effet d’annonce le G8 ne prend aucune des initiatives attendues :
– Aucune mesure d’urgence pour permettre la mise sous traitement des milliers de malades suivis médicalement dans les pays pauvres mais qui ne peuvent s’offrir ni traitements ni analyses biologiques.
– Aucun engagement à lever la propriété intellectuelle dans les pays du sud pour permettre la production locale et l’importation de copies des traitements essentiels.
– Aucun soutien aux producteurs de génériques sans lesquels les traitements ne seront jamais abordables pour le plus grand nombre.
Ainsi, les responsables des Etats les plus riches du monde se donnent bonne conscience à peu de frais. Pourtant à l’heure actuelle, 95% des malades du sida dans le monde vivent dans des pays en développement et de ce fait n’ont accès à aucun traitement antirétroviral.
Pour Gaelle Krikorian d’Act Up-Paris, cette déclaration ressemble à une manoeuvre de diversion. Cela occulte les questions de production et d’accès aux médicaments génériques dans les pays pauvres, tout comme le débat sur les accords ADPIC de l’OMC et leurs conséquences sanitaires dramatiques dans les années à venir. Gaelle Krikorian de se demander si les bailleurs de fonds internationaux espèrent ainsi acheter le silence des personnes atteintes par le VIH et assurer le maintien de la propriété intellectuelle en annoncant quelques centaines de millions de dollars pour une nébuleuse initiative de fonds mondiale.
A l’heure actuelle l’une des priorités de la lutte contre le sida est le lancement d’un appel d’offre international ouvert aux producteurs de génériques pour l’achat massif de traitements. Ceci afin que la mise en compétition des producterus et les économies d’échelle permettent l’obtention de médicaments aux plus bas prix. Le financement d’une telle opération ne nécessite pas la création d’un fonds global et omnipotent mais un simple programme au sein d’une organisation existante , une initiative que le G8 ne semble pas pret à soutenir. Au-delà de cette mesure et puisque les accords de l’OMC se sont montré incapables d’assurer la protection des enjeux de santé publique, la lutte contre le sida impose l’abolition de la propriété intellectuelle partout où elle tue.
Act Up-Paris exige :
– Le déblocage immédiat des sommes d’ores et déjà annoncée;
– Un engagement financier des pays du G8 à hauteur des besoin des pays pauvres;
– Le lancement par l’UNICEF d’un appel d’offre international ouvert aux producteurs de génériques pour l’achat massif de médicaments pour les pays pauvres;
– L’abolition de la propriété intellectuelle partout où elle tue.