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Les promesses de la nouvelle équipe municipale n’ont pas été tenues. Le 20 juillet, mobilisé par la situation d’un malade sans domicile, Act Up manifestait devant l’Hôtel de Ville.

Bertrand Delanoë s’était engagé à attribuer 600 appartements sociaux aux séropositifs précaires dans ses deux premières années de mandature. Au cours d’un rendez-vous en mai dernier, l’adjoint au logement Jean-yves Manau (PS) avait pris l’engagement de loger en HLM 50 personnes atteintes par le VIH, d’ici le 30 juin – considérant comme prioritaires les personnes occupant une structure d’hébergement provisoire depuis plusieurs années. Cette mesure devait permettre de libérer des places dans les structures d’accueil provisoire ou thérapeutique. Pourtant, au 15 juillet, un seul dossier parmi tous ceux que nous avions proposés avait été accepté. La nouvelle équipe municipale n’a pas tenu ses promesses. Elle ne prend pas les mesures urgentes et nécessaires pour assurer aux précaires séropositifs l’accès à des logements HLM et permettre le renouvellement des places en hébergement provisoire. Au 15 juillet, Stéphane était hébergé par une connaissance ; début août il se retrouve à la rue. Séropositif aux virus du sida et de l’hépatite C, il doit recevoir très rapidement un traitement contre le VHC. Sans domicile fixe, il est pourtant hors de question qu’il entame une thérapie contraignante, lourde d’effets secondaires. Compte tenu de la situation en ce qui concerne le logement social à Paris, Stéphane ne peut espérer obtenir d’appartement HLM avant plusieurs mois. Dans l’immédiat, il lui faudrait un Appartement de Coordination Thérapeutique (ACT), structure d’hébergement provisoire qui permet une prise en charge médico-sociale ; malheureusement aucune place n’est disponible. En effet parce qu’il n’existe aucune solution de relogement pour les séropositifs disposant de peu de ressources, la plupart d’entre eux restent deux, trois ans dans ces structures prévues normalement pour une durée maximale d’un an. Beaucoup y demeurent alors qu’ils n’ont plus besoin des services spécifiques proposés tandis que d’autres, qui en aurait besoin, ne peuvent trouver de place. Act up-Paris exige que Bertrand Delanoë tienne ses engagements : attribution de 600 appartements sociaux aux séropositifs précaires ; attribution immédiate de 50 appartements HLM afin d’assurer un turn-over minimum aux structures d’hébergement provisoire.

ZAP

delanoe.jpg Nous étions 20, dont Stéphane, à manifester place de l’Hôtel de Ville. Picketting, slogans – « Sérops sans logements, Delanoë incompétant »die-in, sous le soleil et devant les caméras de télévision : un joli zap d’été auquel, malgré nos invitations répétées auprès des responsables de la sécurité, les membres du cabinet de Jean-Yves Manau n’ont pas voulu se joindre. Dix jours après cette action, Stéphane obtenait un appartement social : un « vrai » logement, pérenne. Sa situation ne correspond pourtant en rien aux critères « pragmatiques » que nous oppose constamment la nouvelle équipe municipale. La demande d’appartement de Stéphane date seulement de juin 2001 – alors que des demandes en attente depuis plus de deux ans ne sont toujours pas satisfaites. Par ailleurs, Stéphane ne touche que l’Allocation Adulte Handicapé ; or, les responsables municipaux ne cessent de nous dire que des personnes avec un revenu aussi faible ne peuvent être acceptées par les bailleurs sociaux, qu’il faut leur présenter des dossiers de gens plus riches. Dès lors qu’ils sont soumis à la pression médiatique, les responsables chargés du logement parviennent à loger rapidement des personnes en situation de grande précarité. En revanche, au 1er août, seuls douze des dossiers présentés par les associations de lutte contre le sida avaient obtenu une réponse. On est bien loin des 50 appartements promis par le maire-adjoint pour le 30 juin. Il est temps que la municipalité propose des solutions pour l’ensemble des personnes en demande de logement.