Rejoindre Act Up-Paris, c’est accepter de participer aux actions publiques de notre association. Vous trouverez ici les extraits d’un petit guide résumant notre expérience de ce domaine.
Act Up-Paris et la désobéissance civile
Pour alerter l’opinion et attirer l’attention des média sur des problèmes précis, Act Up-Paris a choisi la voie de la désobéissance civile. Hormis les manifestations, qui sont déposées auprès de la préfecture de police, les actions d’Act Up-Paris sont, dans la majorité des cas, illégales. Pénétrer dans un ministère, dans un bureau, dans un lycée, investir un monument public sont des actions non tolérées par la loi.
Act Up-Paris et la violence symbolique
On reproche parfois à Act Up-Paris la « violence » de ses actions. En fait, cette violence est essentiellement symbolique et se refuse dans tous les cas à toucher à l’intégrité physique d’autrui : nous ne voulons ni lynchage ni vengeance. Mais il s’agit tout de même de violence, parce que faire la guerre au sida n’est pas pour nous une métaphore, et que toute guerre suppose une certaine forme de violence. Jeter un cercueil dans la rue, couvrir de sang factice une personnalité, sont des actes violents, mais cette violence est sans commune mesure avec la violence réelle du sida.
Les zaps
Un zap est une action-éclair dans un lieu donné. Paradoxalement, un zap est fait rapidement (et donc peu préparé en raison du manque de temps) mais il doit être parfait pour être efficace. En général il s’agit d’interventions très ciblées.
A chaque fois, un porte-parole va s’adresser à la personne visée. Il importe, en raison du faible nombre de participants, que tous soient absolument solidaires du porte-parole.
Si celui-ci pose une question en public et que le public réagit contre le porte-parole, le groupe doit faire plus de bruit que le public.
Si l’interlocuteur ne répond pas à la question, le groupe doit la reposer ou répéter comme un slogan « Répondez à la question » ou « N’évitez pas nos questions », par exemple.
En toute circonstance, le porte-parole doit garder un calme et un sang-froid maximum. Elever la voix ne sert à rien et ne permet pas d’obtenir une réponse à la question. Le succès de l’action dépend également du contraste entre le calme et l’obstination du porte-parole et la « violence latente » du groupe.
Le die-in
Le die-in sert à représenter les morts du sida. C’est également un excellent moyen de bloquer une voie publique et d’attirer l’attention. Enfin, c’est une position relativement plus facile à tenir devant les forces de l’ordre, qui ont tendance à moins charger des manifestants allongés que debout.
Une personne est chargée de donner l’ordre du die-in. Il lui échoit en particulier la tâche d’observer les mouvements des forces de police de façon à donner l’ordre du die-in au bon moment : en cas de charge, la consigne est de s’allonger immédiatement au sol. Vous risquez très peu d’être frappé. Si un agent tente de vous relever de force, ne résistez pas activement. Contentez-vous de peser et de vous laisser faire. Si on vous remet debout de force, rallongez-vous dès que vous en avez l’occasion, tant que l’ordre n’a pas été donné de se relever. N’oubliez pas qu’un die-in se fait allongé. La seul. personne qui peut relever la tête est le responsable de la manifestation.
Si vous participez à un groupe qui s’enchaîne à des barrières, par exemple, prenez soin de confier la clé à une autre personne, qui restera discrètement à l’écart.