Au premier coup d’œil, l’objet n’a rien d’avenant. Pourtant, il suffit de dérouler une bonne vieille capote et de les comparer pour s’apercevoir non seulement qu’ils ont la même taille (c’est déjà ça) mais également que le Fémidom est bien plus fashion. Ceci dit, encore faut-il avoir l’envie de l’enfiler. L’envie et la technique. Observez une femme qui découvre un Fémidom : yeux écarquillés, bouche ouverte, après quelques secondes elle finit par lâcher un « mais c’est énoooorme ! » ou encore « mais je n’pourrai jamais mett’ça ! ». Voici donc les résultats de nos expérimentations.
C’est si simple :
1. on l’attrape par l’anneau du fond que l’on tord pour former un « 8 » ; 2. on introduit ce « 8 » dans le vagin avec un doigt (comme un tampon) en poussant le bord de l’anneau. Quand l’anneau est entré en entier dans le vagin, il reprend sa forme initiale. On le pousse encore un peu, il se place de lui-même autour du col de l’utérus. Et là, oh surprise, on ne le sent pas ! L’installation peut se faire jusqu’à 8 heures avant le rapport. Pour certaines femmes, c’est l’assurance de pouvoir passer une soirée tranquille sans risquer d’oublier de se protéger ou d’avoir à couper court avec un partenaire qui ne voudrait pas mettre de préservatif ou n’en aurait pas. Lorsque l’on porte le Fémidom® avant un rapport, il est même possible d’en rentrer les bords dans le vagin pour les ressortir au moment du rapport sans craindre que le Fémidon® ne se perde au fond du vagin (avec même éventuellement un effet d’excitation des parois type boules chinoises, la douceur du lubrifiant du Fémidom® en plus).Mais le Fémidom® c’est aussi :
Son « défaut », un petit bruit…
Jetez-vous à l’eau…
Le lubrifiant du Fémidom® étant à base de gras et non à base d’eau, mieux que la capote et la lubrification naturel de la femme — qui a tendance à « fondre » —, le Fémidom® devrait vous permettre d’avoir des rapports safes dans l’eau. Tous à vos baignoires, douches et autres jacuzzi, ou autre crique déserte. Rappel : Tout comme on ne met pas deux capotes l’une sur l’autre sous peine de rupture (ce sont les frottements latex contre latex qui les provoquent), pas d’utilisation combinée capote+Fémidom®, le lubrifiant du Fémidom® rendrait poreuse la capote qui ne supporte que les gels à base d’eau. Et puis, ça ne sert à rien : une capote, comme un Fémidom®, suffit pour protéger du VIH, des MST et des grossesses non désirées.Fémidom : the problem
Le Fémidon est très peu, ou mal connu. Il reste quasi-introuvable en France (quelques pharmacies en vendent mais dans la plupart des cas il faut le commander). Et surtout, il est très cher : environ 12 francs l’unité. Le 10 mai 2000, nous alertions par courrier les pouvoirs publics sur les mauvaises conditions de diffusion du Fémidom® en France. A défaut d’une réponse personnelle, Dominique Gillot, ministre de la santé de l’époque, promettait à qui voulait l’entendre, des Fémidom® accessibles à tous, sous peu. Près d’un an et demi plus tard, les fonds n’ont toujours pas été débloqués. La division Sida de la Direction Générale de la Santé, elle-même, est incapable de fournir les associations qui lui en demande. De même, la campagne de publicité prévue pour mars dernier, annoncée lors d’interviews à la radio, n’a jamais vu le jour. Ainsi, trois ans après l’arrivée du Fémidom en France, les mêmes préoccupations subsistent : – des campagne nationale et massive ; – une disponibilité quel que soit le point de vente ; – un prix abordable. Le préservatif féminin doit entrer dans les réflexes de prévention. Il représente une réelle alternative au préservatif masculin, autant dans des rapports occasionnels que dans le cadre d’une relation stable. Il permet une gestion partagée de la prévention. Il donne de surcroît aux femmes, une indépendance que le préservatif masculin ne leur offre pas en changeant quelque peu les « rapports de forces » dans les relations entre hétérosexuels. Il est donc inadmissible que cet outil ne soit pas soutenu comme il doit l’être et que sa diffusion ne soit pas convenablement prise en charge par les pouvoirs publics. Cet outil est d’autant plus nécessaire que l’on compte de plus en plus de femmes parmi les nouvelles personnes contaminées par le VIH. Est-il normal qu’en 2001, après 15 ans d’existence de préservatif féminin, les femmes en France n’aient toujours pas accès dans leur quotidien à cet outil de prévention et d’indépendance ? Nous exigeons donc que la DGS fasse le travail qui lui incombe : – débloquer les fonds pour approvisionner les associations et les milieux scolaires, – mettre en place une réelle campagne nationale de publicité efficace — d’autant plus que certains gynécologues abhorrent tant le Fémidom qu’ils refusent catégoriquement d’en parler à leurs patientes et font de la véritable rétention d’information. – participer financièrement à la diffusion des préservatifs féminins afin que son prix devienne accessible à tous les publics pour que chacun puisse l’essayer — et ce, plus d’une fois — et l’adopter si cela lui convient.