Le 19 septembre 2001, le conseil sur la propriété intellectuelle de l’OMC se réunissait en préparation de la conférence ministérielle de Doha (Qatar) pour trancher sur le droit des pays en développement à recourir à des médicaments génériques. Le même jour, une lettre ouverte signée par des ONG de malades et de lutte contre le sida d’une vingtaine de pays, majoritairement du Sud, était adressée à l’OMC afin que cette organisation se prononce publiquement pour l’accès à ces médicaments.
A deux reprises, de nombreuxSES malades ont contacté l’OMC, sans parvenir à obtenir de réponse.
Fin septembre, Mike Moore, directeur général de l’OMC, adressait à Act Up-Paris, signataire de la lettre ouverte, un fax s’indignant de notre détermination et de nos méthodes, mais évitait soigneusement de se positionner sur la question de l’accès aux génériques (voir ci-dessous).
Le 6 octobre, suite à un second zap phone/fax, il nous proposait une conversation téléphonique de 5 minutes, mais refusait de répondre par écrit.
52 pays ont demandé que plus rien au sein des accords internationaux n’entrave l’accès à la santé et aux médicaments. Les Etats-unis, l’Australie, le Japon, la Suisse et le Canada s’opposent à cette demande et tentent de l’étouffer. De son côté, l’Union européenne essaie par tous les moyens de faire fléchir les pays en développement.
À maintes reprises, l’OMC a soutenu officiellement ou officieusement la position criminelle des pays du Nord.
C’est pourquoi, aujourd’hui, Act Up-Paris interpelle à nouveau le directeur général de l’OMC :
– Mike Moore doit répondre à la lettre ouverte des malades du sida.
– L’OMC doit se prononcer en faveur de l’accès aux médicaments génériques pour les malades des pays pauvres.
Le texte de la lettre de Mike Moore adressée à Act Up-Paris après un premier zap phone/fax de son secrétariat :
World Trade Organization
Mike Moore, Director General
27 september 2001
Dear Mr ….,
It has been brougth to my attention that on 18 September various individual claiming to represent your organization sought to disrupt the telephone and communications systems of the WTO Secretariat. Their effort included blocking key WTO email addressees and trying to overload our telephones. I should add that the campaign coincided with receipt in my office of an open letter addressed to the WTO from Act Up-Paris and other signatories concerning the issue of access to drugs for people in developing countries.
While the effort of the individuals concerned were unsuccessful and the local autorities have been informed, the actions were also reckless and immature. I find it difficult to believe this type of behaviour is condoned by your organization – an organization seeking to promote a responsible dialogue on an important health issue and which has a broad range of sponsorship to which you are surely accountable. Nor does it fit comfortably with the fact that Act Up-Paris has already been accredited to attend the 4th WTO Ministerial Conference to take place in Doha, Qatar, in November. Therefore, it would greatly assist me if you could provide me with your understanding of the events of last week.
Access to drugs for people in developing countries is a vitally important issue that is being addressed in a serious and determined way by the WTO membership. I believe constructive inputs are always be welcome. Today, I am again meeting with NGOs as I do most weeks.
Yours sincerely,
Mike Moore