Une famille à la rue. Un enfant atteint du VIH qui risque de ne pas pouvoir prendre ses traitements. Son frère, atteint du VIH et d’une leucémie en phase terminale, qui risque de ne pas bénéficier d’une hospitalisation à domicile et d’un accompagnement en fin de vie.
A la veille du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, la situation intolérable dans laquelle se trouve la famille B. révèle les dysfonctionnement des dispositifs sociaux et de protection de l’enfance. Les extraits de la lettre adressée par Dessine-moi un mouton au cabinet de B. DELANOË, à la mairie du XIXème et aux administrations concernées décrivent la situation de cette famille :
«M. et Mme B. sont parents de trois enfants. F., l’aîné est séropositif VIH et le deuxième, A., séropositif VIH et atteint d’une leucémie en phase terminale, hospitalisé en soins palliatifs. Jeudi matin, la famille a été mise à la porte par ses hébergeants, des amis qui la logeait depuis six mois. La famille est domiciliée dans le XIXème arrondissement.
Nous sommes confrontés à des refus multiples, des hôtels sociaux qui sont saturés ou qui ne prennent pas de famille avec enfants. Aucune autre structure d’hébergement pour une famille ne travaille sur des situations d’urgence.
Le traitement de F . doit être conservé au réfrigérateur et doit être pris avec des conditions alimentaires strictes. Comment prendre un traitement en hôtel, quand il n’y a pas de quoi le conserver, et quand on ne peut pas se nourrir convenablement ? A. devait sortir de l’hôpital jeudi. Exceptionnellement, son séjour a été prolongé, mais il devrait, dès lundi, sortir dans le cadre du dispositif de l’hospitalisation à domicile. Comment mettre en place une HAD dans un hôtel, et que veut dire alors l’accompagnement en fin de vie pour cet enfant ?
Mme B. vient seulement de déposer un dossier pour un logement à la mairie du XIXème, alors que les enfants sont soumis à une AMEO décidée par un juge des familles. C’est une situation anormale, qui aurait dû être réglée depuis longtemps dans le cadre de la protection de l’enfance.
Ces questions sans réponse révèlent les dysfonctionnements de plusieurs administrations et rendent la situation actuelle intolérable. Cette famille est vulnérable, de par la maladie de la maman et des enfants. Ceux- ci risquent d’être confrontés à une précarité sociale ou un placement judiciaire si aucune solution n’est trouvée.»
Malgré nos interventions auprès de la DDASS, du centre social du XIXème, de la mairie d’arrondissement ou encore du cabinet de l’adjoint, Jean-Yves MANO, aucune solution n’a été trouvée. Nous devons nous mobiliser collectivement pour que cette famille ne soit pas à la rue un jour comme le 1er décembre, symbole de notre lutte quotidienne contre la maladie et l’exclusion.