Ce contenu a 23 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.
Décembre. Une fois de plus nous terminons l’année sans enthousiasme. Tous les chiffres le disent, que ce soit à Paris ou dans le reste du monde, les contaminations de sida augmentent. La situation des malades du sida ne s’est pas améliorée. Les nouvelles molécules si prometteuses dont on nous parle depuis plusieurs années n’arriveront pas avant quelques mois, voire quelques années. L’accès aux traitements pour tous, au Nord comme au Sud, n’est toujours pas une priorité pour les hauts décideurs.
Quand certains parlent du manque d’innovations thérapeutiques ou d’avancées sociales nous continuons de se battre contre le sida. Mais l’issue de ces combats reste incertaine. C’est le cas de nos actions contre le laboratoire Roche qui refuse d’élargir la mise à disposition du T-20. C’est le cas de notre lobby sur les différents hôpitaux qui persistent à considérer les patients comme des clients et non comme des malades. C’est le cas de notre combat pour l’accès aux traitements dans les pays du Sud : même si à Doha, les pays en développement ont obtenu le droit de produire et d’importer des génériques, l’exportation leur reste interdite.
Le mois de décembre sera donc chargé. Le dossier des essais de phase IV est loin d’être clos, oppositions industrielles obligent. Le budget prévu pour l’assistance médicale à la procréation se trouve diminué. La conférence sur la prise en charge extra hospitalière et communautaire aura lieu en Thaïlande et nous espérons bien y être. Comme nous serons présents à la XIIème conférence sur le sida et les MST en Afrique à Ouagadougou et il faudra cette fois nous parler de traitements et non pas d’abstinence comme à Lusaka, en 1999. Le groupe de travail du rapport Delfraissy est déjà à pied d’œuvre et notre participation y est essentielle. Nous ne lâcherons pas sur l’accès au T-20 et pour les personnes en échappement.
Serons-nous nombreux dans les rues le 1er décembre prochain pour réaffirmer notre volonté de nous battre ? Serez-vous avec nous ?
Manifestation samedi 1er décembre 15H place de la République. Sida : l’autre guerre 10.000 morts par jour. Après le 11 septembre, il aura fallu peu de temps aux Etats-Unis et à leurs alliés pour se mettre sur le pied de guerre. Une coalition mondiale, des budgets sans limite, une médiatisation quotidienne, la mise au pas de l’industrie pharmaceutique : les pays riches ont déployé en deux mois l’arsenal qu’ils refusent depuis vingt ans à une autre guerre, la lutte contre le sida. Le dixième des moyens engagés en Afghanistan aurait pourtant suffi à vaincre l’épidémie. Une vraie solidarité internationale, une prévention sans fausse pudeur, des conditions de vie décentes, l’accès aux traitements pour tous : le 1er décembre, personne ne pourra prétendre que nous exigeons l’impossible.