Aujourd’hui, une vingtaine de militants d’Act Up-Paris ont été arrêtés par les forces de police devant l’ambassade d’Arabie Saoudite. Ils ont aspergé la façade du bâtiment de faux sang pour protester contre la décapitation au sabre de trois Saoudiens reconnus coupable d’« homosexualité, mariage entre eux et corruption de mineurs ».
Alors que les pays occidentaux ont fini par condamner unanimement le régime et les pratiques des talibans, l’Arabie Saoudite peut continuer de bafouer les droits de l’homme en toute quiétude. En appliquant strictement la charia, le régime saoudien, l’un des principaux alliés des USA dans la région, rappelle qu’il est aussi fanatique que l’était celui du mollah Omar à Kaboul.
Le silence et l’indifférence complice des pays occidentaux face à ces crimes d’État équivalent à une condamnation à mort pour toutes les minorités opprimées. Encore une fois, les homosexuels servent de bouc-émissaires pour rassurer une frange réactionnaire de la population et masquer les difficultés économiques d’un pays où il n’existe aucun organisme élu.
Interrogée sur la condamnation pour homosexualité des 23 Égyptiens, Annie Lhéritier, chef de cabinet de Jacques Chirac, répondait que « le principe de la souveraineté des États ne permet pas au Chef de l’État d’intervenir dans une affaire relevant de la compétence d’une juridiction étrangère ». Le principe de souveraineté mis en avant n’a pourtant pas empêché les politiques français et le chef de l’État de s’indigner des dernières exécutions de condamnés à mort américains et chinois. Encore une fois, nous constatons que la vie d’un homosexuel ne vaut pas le risque de froisser les rapports commerciaux et politiques. Cette diplomatie à géométrie variable est intolérable.
Act Up-Paris exige :
– Le droit d’asile pour les homosexuels persécutés dans leurs pays.
– Que le gouvernement et le président de la République condamnent sans appel les exécutions par décapitation de Ali Ben Hatan Ben Saad, Mohamed Ben Suleiman Ben Mohamed et Mohamed Ben Khalil Ben Abdallah.
– Que la France et l’Europe cessent de soutenir politiquement les régimes criminels qui bafouent les droits des homosexuels, des lesbiennes et des femmes.