Depuis 1996, les gouvernements successifs n’apportent pas les réponses attendues aux revendications de la Lutte des Sans Papiers. Toutes les régularisations obtenues ont été arrachées par la lutte.
L’année 2001 est celle du plus faible nombre de régularisations et du plus grand nombre de rejets ministériels et préfectoraux. Ces sans papiers femmes, hommes et enfants sont renvoyés dans le gouffre effroyable de la clandestinité. Ces femmes et hommes ont fait confiance aux promesses électorales du candidat Jospin en 1997. Ils ont ainsi déposé dans le cadre du plus grand fichage policier de l’histoire de la République une demande de régularisation. Il est intolérable que la République soit transformée en souricière pour des humains parce qu’étrangers.
Nous dénonçons la loi Chevènement, conçue dans la même logique que la législation antérieure sur les étrangers. Nous voulons que les attaches affectives et sociales que les étrangers établissent en France puissent être prises en compte quand ils réclament ici des papiers pour pouvoir aller et venir, vivre dignement dans ce pays. Nous voulons que les motifs de l’entrée et du séjour des étrangers en France, liés à la situation dans leur pays d’ origine, situation dans laquelle la France a souvent de lourdes responsabilités, soient pris en considération dans leur demande.
Aussi nous tenons par notre action à dire au gouvernement qui doit en partie son élection à la lutte des sans papiers qu’ensemble sans papiers et soutiens, aujourd’hui et demain, nous ne lâcherons pas. Notre lutte se poursuit. Nous sommes et resterons déterminés à agir pour que soient régularisés tous les sans papiers injustement rejetés, dans le cadre de la circulaire du 24 juin 1997. Nous resterons en outre mobilisés pour que s’ouvre dans l’espace public un large débat sur l’immigration nécessaire à la remise en question de l’ordonnance du 2 novembre 1945.
La France a ratifié la déclaration universelle des Droits de l’Homme doit être plus respectueuse du droit d’asile et des Droits de l’Homme. Il est plus que temps que le gouvernement Jospin qui arrive à la fin de sa législature régularise, enfin, les Sans Papiers.
Avec les conséquences du plan «vigipirate renforcé», la CIMADE dénonce la hausse récente de plus de 30% des détentions de Sans Papiers dans les centres de rétention.
La question des Droits de l’Homme doit rassembler les hommes et non les diviser. L’Histoire nous a légué un lourd contentieux qu’il s’agit de dépasser ensemble. Dans un monde où les marchandises et les capitaux circulent librement, il est temps de reconsidérer le traitement des Humains exilés. Alors le progrès, c’est de régulariser tous les Sans papiers.
Appel à la solidarité et contre la division !
Manifestion nationale Samedi 9 février 2002 à 14 heures. Départ : Montparnasse (métro Montparnasse)
Tous ensemble marchons vers le Panthéon où reposent les grands hommes français qui se sont battus pour la liberté de l’Homme.
Nous demandons avec détermination :
– La régularisation de tous les Sans Papiers avec la carte de 10 ans;
– L’arrêt des expulsions et la fermeture des centres de rétention ;
– La libération des tous les Sans Papiers emprisonnés pour défaut de papiers;
– L’abolition de la double peine ;
– L’abrogation des lois Pasqua, Debré et Chevènement.