Suite au zap contre le siège social de Roche les 15 et 16 novembre 2001 relatif à l’accès au T 20, leur nouvelle molécule en développement, la direction de Roche Suisse nous a proposé une rencontre dans ses locaux à Bâle. Le 26 novembre 2001, trois membres de la commission Traitements et Recherche d’Act Up-Paris et un membre de Aides ont rencontré William Burns, directeur pharmaceutique mondial, Charles Sabbah, directeur marketing mondial, David Reddy, responsable de la division Sida et Claude Schreiner, pdg de Roche France.
Lors de cette rencontre, plusieurs points ont été abordés :
– l’augmentation du nombre de places disponibles dans le cadre de l’essai de phase 3 bis, dit de tolérance, lancé par Roche. En effet, seules 25 places ont été prévues en France. Or, il est connu des dirigeants de Roche que 36 personnes exclues de l’essai de phase 3 répondent aux critères d’inclusion de l’essai 3 bis. Comment comptent-ils dès lors opérer une sélection entre ces 36 personnes ?
– la date de début du compassionnel et le nombre de places proposées : Roche ne compte pas démarrer le compassionnel avant juin 2002, au plus tôt, et le nombre de places proposées est ridiculement bas. Là-encore, une révision de leurs prévisions s’impose s’ils ne veulent pas s’attirer davantage les foudres des associations et des malades (voir brèce ci-contre).
– la mise en place en France d’un essai de phase 3 pédiatrique, afin que les enfants en échappement thérapeutique puissent bénéficier du T 20.
– l’engagement écrit que Roche mettra à disposition de l’ANRS du T 20 dans le cadre de l’essai Puzzle 3 mis en place par l’agence française, essai qui s’adresse aux personnes lourdement prétraitées et en échappement thérapeutique.
– enfin, concernant le T 1249, une autre molécule de la même famille que le T 20 en phase très précoce de développement, l’engagement de Roche à démarrer en même temps l’essai de phase 3 et un véritable accès compassionnel, si le développement de la molécule se poursuit.
Seuls deux engagements ont été pris par les laboratoires Roche : celui de mettre en place un essai de phase 3 pédiatrique et celui de fournir le T 20 dans le cadre de l’essai Puzzle. Pour le reste, les dirigeants s’abritent derrière leur éternel alibi, « la difficulté de production », pour refuser d’autres engagements : en l’état actuel de la capacité de production, ils ne disposeraient pas de plus de produits qu’ils n’en fournissent actuellement.
En bref, les seules satisfactions qu’on peut retirer de ce rendez-vous sont d’avoir enfin rencontré les responsables de la maison-mère à Bâle et d’être sûrs qu’ils auront entendu notre message : les laboratoires ne peuvent plus prendre des décisions justifiées par des seules considérations économiques sans prendre en compte le besoin des malades. En ignorant la situation des malades, ils se rendent coupables du décès de plusieurs milliers de personnes, et ceci ne peut se faire en toute impunité.