Jeudi 7 mars, deux militantes d’Act Up-Paris ont interpellé Marylise Lebranchu lors de sa participation au colloque «Prison et accès au droit» organisé par l’association Droits d’urgence. La ministre de la justice a en effet confirmé à la presse le 5 mars dernier que le projet de loi pénitentiaire était bel et bien enterré.
Lors de cette action, le service d’ordre de la ministre a fait preuve d’une violence inacceptable à l’égard d’une des militantes d’Act Up. Récit : « La ministre est arrivée, très souriante, entourée de son staff, elle
s’est installée à la tribune, a sorti ses documents et commencé à prendre la parole. C’est à ce moment-là que je me suis levée. J’ai marché vers la tribune, je lui ai pris son discours des mains, je l’ai balancé très calmement ; j’ai pris son micro, je l’ai mis par terre. Là, il y a eu un moment de stupeur.
J’ai dit à Marylise Lebranchu qu’elle n’avait pas le droit de parler : elle avait enterré le projet de loi pénitentiaire, elle devait donc se taire.
Ses gardes du corps me sont tous tombés dessus à ce moment. Ils étaient six ou sept. Ils m’ont poussé vers le couloir de sortie. Je me suis mise à crier en me laissant tombée pour qu’ils n’arrivent pas à m’emporter.
Et là, ils m’ont traînée sur 15 mètres en m’arrachant pull et tee-shirt. Moi hurlant sur les 500 morts par suicide, les morts des malades, les viols collectifs. Ils ont tenté de me faire mettre debout en me disant que j’étais ridicule. Une fois que les portes de la salle du colloque s’étaient refermées derrière nous, ils ont continué à me maintenir la tête dans la moquette tout en m’expliquant que la violence n’était pas une solution.
Avant que la porte ne se ferme, j’avais eu le temps de voir que Valérie
avait le micro. Pendant deux courtes minutes, elle a expliqué les raisons de notre action et la situation dans les prisons».
A propos du projet de loi pénitentiaire
Act Up-Paris avait publié en octobre dernier son point de vue sur le texte : Avant projet de loi pénitentiaire