Aujourd’hui vendredi 12 avril, à 12 heures, 20 militants d’Act Up-Paris ont organisé pour la cinquième fois un picketting devant le ministère de la Justice, pour dénoncer la politique du gouvernement Jospin et de la Garde des Sceaux, Marylise Lebranchu. «Sucides, Viol, Automutilation ; la voilà ! La réforme des prisons» ; «Malades incarcérés, malades assassinés» ; «En prison, 500 morts, Lebranchu en veut encore». 500 suicides en 5 ans, des dizaines de morts liés à des maladies graves, un dispositif de grâces médicales inefficace, des viols, etc. Sur tous ces sujets, M. Lebranchu n’a rien fait.
En 2000, deux rapports, de l’Assemblée nationale et du Sénat alarmaient la Garde des Sceaux, et concluaient avec trente mesures d’urgence à prendre immédiatement pour tenter d’endiguer la catastrophe carcérale constatée. Lebranchu n’en a pas appliqué une seule. Deux ans au gouvernement, l’injonction des experts, les moyens, et le pouvoir de faire changer les choses. Mme Lebranchu n’a rien fait.
Deux ans à convoquer les commissions, et les spécialistes pour établir plusieurs versions d’un projet de loi pénitentiaire, ultra sécuritaire, en contradiction avec les propositions du COS, et qui finalement est mis aux oubliettes, faute de temps … Pas en avant dans la répression, frilosité devenue incapacité à légiférer : la réforme des prisons a purement et simplement avorté.
Pendant ce temps, la prison continue de tuer. Suicides récurrents (plus de 100 détenus se pendent, se coupent les veines chaque année). Agonie et mort des malades, qui peuvent mourir dix fois avant que M. Chirac et Mme Lebranchu jettent un œil sur leur demande de grâce. Viols des détenus, dans l’indifférence générale : l’Administration Pénitentiaire met en danger ses détenus, qu’elle est pourtant légalement obligée de protéger. L’inertie est accablante et s’est traduite en 5 ans de mandature par 500 suicides. Jospin et Lebranchu en sont responsables.
Aujourd’hui, au lieu de vider les prisons, on en construit. Le gouvernement justifie cette nouvelle politique par la mise en œuvre d’une incarcération plus humaine. L’incarcération n’est pas humaine et ne peut pas le devenir. On s’enlise dans cette logique. Chaque nouvelle prison construite, chaque nouvelle incarcération, sont des aveux d’échec politique. Les conditions de détention, le sort fait aux personnes incarcérées en France, relève d’une situation d’urgence, à laquelle les pouvoirs publics doivent répondre immédiatement et effectivement. Nous n’acceptons plus l’écart entre les discours de nos gouvernants et la pratique de son administration. Contrairement à Marylise Lebranchu et Lionel Jospin, nous ne croyons pas à l’idée qu’il faut corriger la prison par la prison. Nous tenons cette conduite politique pour irresponsable et criminelle.
Nous exigeons:
– La libération immédiate des détenus atteints de pathologies graves, des sans-papiers, des usagers de drogues ;
-Que Mme Lebranchu et M. Jospin s’expriment sur leur inaction envers les conditions des détenus, qu’ils laissent sans droit, dans des prisons insalubres.