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Aujourd’hui mardi 16 avril, des militants d’Act Up ont interpellé la Ministre de la Justice pendant que d’autres manifestaient devant le Ministère de la Santé, où M. Lebranchu et B. Kouchner tenait un point presse pour présenter le «programme national pour l’amélioration de la prévention et de la prise en charge sanitaire des personnes détenues».

En 2000, deux rapports de l’Assemblée Nationale et du Sénat (Prisons : une humiliation pour la République) alertaient la Garde des Sceaux, et préconisaient trente mesures d’urgence pour tenter d’endiguer la catastrophe carcérale constatée et améliorer les conditions de détention actuelles. Le gouvernement n’en a pas appliqué une seule.

Aujourd’hui, à cinq jours du 1er tour des élections présidentielles, M.Lebranchu et B.Kouchner osent présenter à la presse «le programme national pour l’amélioration de la prévention et de la prise en charge sanitaire des personnes détenues». A quelques jours de la démission du gouvernement sortant, ce point de presse est une insulte aux détenus, à leur famille, leurs proches et aux associations qui défendent leurs droits.

Pendant cinq ans, le gouvernement Jospin a eu tout le temps d’améliorer l’accès aux droits et aux soins des détenus. Il ne l’a pas fait.
Depuis son arrivée au Ministère de la Justice, Marylise Lebranchu a eu tout le temps d’améliorer les conditions de détention et libérer les détenus atteints de pathologies graves, les sans-papiers, les usagers de drogue, les prostituées. Elle a eu tout le temps de systématiser les alternatives à l’incarcération, augmenter les libérations conditionnelles, accélérer l’examen des demandes de grâces médicales. Elle ne l’a pas fait.

Résultat de cette inaction : 500 suicides en 5 ans, des contaminations au VIH, aux hépatites virales (entre 5% et 20% pour le VHC dans certains établissements), des défauts de soins dénoncés par l’IGAS et l’Administration pénitentiaire elle même, des attentes des mois durant pour accéder à des examens médicaux, des viols, des brimades, l’automutilation et des grèves de la faim comme seuls moyens pour les détenus pour protester. Et au lieu de vider les prisons, le gouvernement Jospin en construit, soi-disant pour rendre l’incarcération plus humaine. L’incarcération n’est pas humaine et ne peut pas le devenir. On ne peut pas corriger la prison par la prison. Chaque nouvelle prison construite, chaque nouvelle incarcération sont des aveux d’échec politique.

Le gouvernement Jospin laisse crever les détenus en prison. Lebranchu s’en occupe à la veille de son départ. Le gouvernement Jospin méprise les détenus.