Parce que le Ministère de l’Intérieur, par son silence et son inertie, met en danger la santé des Étrangers et par conséquent leur vie, Act Up-Paris organise aujourd’hui, mercredi 17 avril, un «zap téléphone/fax».
De nombreuses associations ont interpellé le Ministère de l’Intérieur sur les disfonctionnements concernant le respect du droit des Étrangers. Non seulement celui-ci n’a pas daigné répondre aux acteurs de terrain, mais il continue en toute impunité à bafouer les lois et à utiliser de manière courante des mesures dites d’exception. Aujourd’hui deux Étrangers malades sont menacés d’expulsion alors que des lois sont sensées les protéger.
M. B, est algérien, co-infecté VIH-VHC. Parce qu’il a purgé une peine de prison, le Ministère a cru bon de lui appliquer une mesure d’exception et de prononcer un Arrêté Ministériel d’Expulsion. Pourtant M.B. est atteint de pathologie grave et par conséquent inexpulsable.
Fatima est Brésilienne, infectée VIH. La Préfecture de Police de Paris s’est octroyé le droit de ne plus tenir compte de la Circulaire Chevènement du 12 mai 1998 et de ne plus suivre l’article 12bis11 de l’Ordonnance de 1945 dans son intégralité. Le ministère de l’Intérieur alerté de ce «dérapage» par les associations et par le Ministre de la Santé depuis octobre 2001, n’a pas jugé utile de faire respecter la loi à ses administrés. Aujourd’hui, Fatima vient de recevoir une Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière. Pourtant Fatima est atteinte de pathologie grave et inexpulsable.
Aujourd’hui, M.B. et Fatima, qui n’en peuvent plus de jongler avec les caprices de l’administration, voient leur état de santé s’aggraver dangereusement.
Renvoyer ces personnes dans leur pays d’origine est criminel. Alors que tous les prétendants à la présidence de la France parlent d’insécurité, il est temps de leur rappeler que les Étrangers font partie des premiers qui souffrent de cette insécurité et qu’il est plus que temps de mettre fin à cet état de non-droit dans lequel les administrations zélées se complaisent.
Act Up Paris exige :
– le respect des quelques lois protégeant les étrangers et les malades
– l’abrogation immédiate de l’arrêté d’expulsion du territoire français de M.B.
– l’abrogation immédiate de l’Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière de Fatima.
– que M. B et Fatima obtiennent une carte de résident dans les meilleurs délais.
– que cesse ce harcèlement des étrangers et des malades par l’administration.