Communiqué de presse publié par Act Up-Paris, AIDES et la Ligue contre le cancer
Le procès en appel de l’affaire Beljanski débutera mercredi 15 mai 2002 devant la 13ème Chambre de la Cour d’Appel de Paris. Mirko Beljanski a, pendant une dizaine d’années et jusqu’à son décès, développé et organisé la distribution de produits (RLB, BIOPARYL, PB 100 et PB 400) présentés comme «guérissant» du sida, du cancer et de la leucémie. Act Up-Paris, AIDES et la Ligue contre le cancer se sont portées partie civile afin de faire entendre l’intérêt des personnes malades, trompées par les produits Beljanski.
Le jugement de première instance rendu le 23 mai 2001 par la 17ème Chambre Correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Créteil :
– a condamné une quinzaine de personnes pour exercice illégal de la pharmacie, absence d’autorisation d’un établissement de fabrication de médicaments, absence d’autorisation de mise sur le marché d’un produit présenté comme médicament, publicité illégale de médicaments, trompeuse ou de nature à porter atteinte à la protection de la santé publique, publicité illégale pour un médicament à usage humain non autorisé, non enregistré ou non conforme à l’autorisation de mise sur le marché, publicité auprès du public pour un médicament à usage humain sans visa de publicité, tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme, et complicité de ces délits.
– a en outre recevable les constitutions de partie civile d’Act Up-Paris, d’AIDES et de la Ligue contre le Cancer.
Défenseurs des intérêts des personnes malades, nous voulons rappeler que ces produits n’ont fait l’objet d’aucune autorisation de mise sur le marché. Ils ont été proposés à des patients sans test clinique, test de toxicité ou d’efficacité, présentés comme efficaces contre le sida et le cancer, à des prix exorbitants. L’arrêt des médicaments prescrits a également été demandé à certains. Les prévenus ont utilisé la situation tragique des malades du sida à une l’époque où peu de traitements efficaces existaient pour stopper la progression de la maladie, bafouant ainsi toutes les règles éthiques et scientifiques. Rappelons que la seule étude scientifique sur l’efficacité des produits Beljanski, réalisée sous l’égide de l’ANRS, a conclu à l’absence de propriétés actives, du moins à des doses supportables par l’être humain.
Nous attendons de ce procès en appel les confirmations :
– de nos constitutions de partie civile, c’est à dire de la vocation de nos associations à intervenir dans des procédures judiciaires de ce type ;
– des condamnations prononcées pour cette exploitation de la détresse de personnes atteintes de maladies incurables ;
Enfin, ce procès devra faire taire le «clan» Beljanski, présentant cette procédure comme l’acharnement du système de santé français contre un «savant martyr» et contre des personnes malades que l’effet «placebo» des produits Beljanski a maintenu en vie.