Etude multicentrique, non comparative, sans insu pour les traitements, évaluant l’activité, la tolérance et les interactions pharmacocinétiques de la pravastatine avec les inhibiteurs de protéase chez des sujets VIH, hypercholestérolémiques, traités par trithérapie antirétrovirale.
à qui s’adresse cet essai ?
A 48 patients séropositifs, ayant un taux de cholestérol élevé, une charge virale contrôlée par une trithérapie avec antiprotéase depuis plus de 2 mois. Un régime destiné à faire baisser le cholestérol leur ayant été prescrit 3 mois auparavant, sans succès.
commentaire
Seuls pourront participer des patients ayant suivi sans succès un régime alimentaire en vue de faire baisser le taux de cholestérol sanguin. Un traitement avec de la pravastatine (Elisor“) peut donc être proposé. Le métabolisme des antiprotéases est essentiellement hépatique comme celui des statines et des fibrates (médicaments utilisés pour réduire les lipides sanguins). Ces associations pourraient entraîner l’inefficacité d’une des antiprotéases avec apparition de résistances ainsi qu’un surdosage de la pravastatine avec effets secondaires tels que douleurs musculaires, crampes et augmentation des enzymes hépatiques (transaminases). La lourdeur réelle de cet essai, les risques qu’il engendre, notamment sur l’inefficacité des inhibiteurs de protéase, et le fait qu’il ait été défini par le CCPPRB comme étant sans bénéfice individuel direct, sont autant de raisons pour que les personnes y entrant soient correctement indemnisées.
quel est l’objectif de l’essai ?
L’objectif principal est d’évaluer l’activité de la pravastatine, à la dose choisie, sur l’hypercholestérolémie ainsi que sur les fractions HDL et LDL et les triglycérides.
L’objectif secondaire est d’évaluer l’effet de la pravastatine sur les concentrations sériques de saquinavir, indinavir, lopinavir associés au ritonavir et du nelfinavir seul. On déterminera aussi la tolérance de la pravastatine associée aux antiprotéases chez les personnes séropositives.
quels sont les critères pour y entrer ?
Etre âgé de 18 à 50 ans, avec une charge virale inférieure à 200 copies/ml, sous la même trithérapie depuis 3 mois, ayant un taux de LDL-cholestérol élevé (taux défini selon les critères de l’AFSSaPS) n’ayant pas diminué après un régime hypolipémiant de 3 mois avant la prescription de la pravastatine. Ce régime fait également partie des recommandations de l’AFSSaPS. Une surcharge pondérale trop importante est déconseillée. Il est demandé une faible consommation d’alcool, de caféine et de tabac ainsi qu’une activité sportive modérée. Le bilan biologique ne doit pas montrer d’anomalies hépatiques (transaminases), rénales (créatine et urée) et musculaires (CPK). Une recherche de drogues sera faite dans les urines.
quels sont les traitements proposés ?
– Groupe A : nelfinavir (2500mg/jour) en 2 prises, 8h et 20h.
– Groupe B : saquinavir 1600 mg/jour et ritonavir (200 mg/jour) en 2 prises, 8h et 20h.
– Groupe C : indinavir (800 mg/jour) et ritonavir (200 mg/jour) en 2 prises, 8h et 20h.
– Groupe D : lopinavir (800 mg/jour et ritonavir (200 mg/jour) en 2 prises, 8h et 20h.
Pour les 4 groupes, la pravastatine (40 mg/jour) en une prise le matin au petit-déjeuner.
quels sont les critères d’évaluation ?
Au 15ème jour (J15) et à J60, sera pratiquée une évaluation clinique et biologique et de la tolérance de la pravastatine (dosage des CPK et des transaminases). Une mesure du cholestérol total et des fractions HDL et LDL ainsi que des triglycérides sera réalisée en même temps que les dosages pharmacocinétiques.
comment se déroule l’essai ?
Les patients sont répartis en 4 groupes de 12 (suivant l’association d’inhibiteur de protéase), soit au total 48 patients. La durée de l’étude pour chaque patient est de 60 jours, sans compter la période de présélection.
Deux études pharmacocinétiques sont prévues :
– Une étude pour recueillir les concentrations des inhibiteurs de protéase, à J0 et à J15, à l’aide de 5 prélèvements sanguins sur 8 heures.
– Une étude pour recueillir les concentrations de pravastatine, à J15, à l’aide de 6 prélèvements sanguins sur 12 heures.
Pour ce type d’étude, il est capital de bien respecter les heures de prises des différents médicaments. Le nombre important des prélèvements sanguins représente une contrainte non négligeable pour les patients. En fonction des résultats de ces examens, puis d’un contrôle éventuel, les posologies pourront être modifiées. A la sortie de celui-ci, le clinicien décidera du traitement à poursuivre ou non en fonction des résultats du bilan lipidique complet.
qui contacter ?
– investigateur principal : Dr Elisabeth Aslangul, Hôpital Pompidou 75015 Paris, 01 56 09 33 81
– la ligne d’information d’act up-paris sur les essais cliniques les mercredi, jeudi et vendredi de 14h00 a 18h00 : 01 49 29 44 82