Essai de phase II/III, multicentrique, randomisé, sans insu sur les traitements comparant trois stratégies thérapeutiques chez des sujets au stade aigu de la primo-infection par le VIH.
à qui s’adresse cet essai ?
Il s’adresse à des personnes contaminées très récemment (21 à 25 jours auparavant), dont l’antigène p24 ou la charge virale sont positifs, mais dont le test de Western blot est encore négatif ou incomplet, avec ou sans symptômes cliniques de primo-infection.
commentaire
Cet essai fait suite à une étude préliminaire, ANRS 086 Primoféron (voir Protocoles 7) A, qui a montré que l’addition au traitement anti-VIH de l’interféron alpha au cours de la primo-infection accélère le contrôle du virus et diminue sa multiplication dans les semaines qui suivent l’interruption des traitements. Bien que les traitements précoces ne soient pas capables d’éliminer le virus, ils pourraient permettre de mieux contrôler la maladie pour les années à venir. Le choix de traiter ou de ne pas traiter au moment de la primo-infection est très difficile. Si la décision, après discussion avec le clinicien, est de traiter, il vaut mieux le faire dans le cadre d’un essai thérapeutique. Cette décision ne peut se prendre à la légère, il faut laisser quelques jours de réflexion au patient, ne rien imposer, si besoin il est important de pouvoir faire intervenir un psychologue.
quel est l’objectif de cet essai ?
– L’objectif principal est de comparer la valeur de la charge virale à S92 (92ème semaine) et à S96, chez des sujets traités dès le stade aigu de la primo-infection par le VIH, par 3 stratégies de traitement différentes.
– Les objectifs secondaires sont de comparer entre les 3 bras, à quel moment et à quel niveau se situe le rebond virologique en fonction des interruptions thérapeutiques, le nombre et la fonction des CD4 circulants, la réponse immunitaire anti-VIH, la proportion de patients sans traitement entre S72 et S96, la tolérance clinique et biologique au traitement.
quels sont les traitements proposés ?
Le traitement antirétroviral comportera au moins 3 antirétroviraux. Le choix des molécules est laissé à l’investigateur du centre.
– Groupe I : Traitement antirétroviral en continu de S0 à S72, puis arrêt du traitement et surveillance jusqu’à S96.
– Groupe II : Traitement antirétroviral de S0 à S36, suivi de 3 interruptions programmées du traitement de 4 semaines chacune, puis reprise thérapeutique pour 8 semaines après chaque interruption (S36 à S72), puis arrêt du traitement et surveillance jusqu’à S96.
– Groupe III : Même schéma thérapeutique que le groupe II, mais ajout de PEG-Intron, à la posologie de 1µg/kg/semaine par voie sous-cutanée une fois par semaine, au traitement antirétroviral pendant les 14 premières semaines, puis à la 2ème, 3ème, 4ème semaine après chaque interruption programmée (la 1ère injection de PEG-Intron ayant lieu à J14 de chaque interruption thérapeutique).
quels sont les critères d’évaluation ?
– Critère principal : moyenne des charges virales plasmatiques à S92 et à S96.
– Critères secondaires : la cinétique de rebond virologique lors des interruptions thérapeutiques, l’évolution du nombre des CD4, de la réponse immunitaire anti-VIH, les fonctions CD4/CD8, la tolérance clinique et biologique au traitement (surtout lipoatrophies et anomalies métaboliques) et enfin connaître la proportion de patients autorisant la 1ère interruption thérapeutique programmée et la proportion de patients sans traitement de S72 à S96.
comment se déroule cet essai ?
Cet essai, sans insu sur les traitements, devrait inclure 90 patients, c’est à dire 30 patients en 3 groupes, pour une durée de 96 semaines. A la fin de l’essai, le clinicien en accord avec le patient décidera de la meilleure prise en charge. Un suivi prolongé dans la cohorte Primo pourra être proposé.
qui contacter ?
– coordinateur clinique de l’essai : Pr Dominique Emilie, Hôpital Béclère 92140 Clamart, 01 45 37 43 45
– la ligne d’information d’act up-paris sur les essais cliniques les mercredi, jeudi et vendredi de 14h00 a 18h00 : 01 49 29 44 82