Barcelone ne peut pas être une conférence internationale de plus, pendant laquelle nous entendrons ressasser des slogans tels que « réduire l’écart », « briser le silence », « savoir et engagement pour agir », sans que rien de plus déterminant n’en ressorte.
Barcelone ne peut pas être une conférence de plus pendant laquelle nous réaffirmerons que les malades, quelque soit l’endroit où ils vivent, doivent accéder aux traitements leur permettant de rester en vie ; pendant laquelle nous redonneront les preuves de la faisabilité de cet accès ; pendant laquelle nous répèterons que les médicaments peuvent être produits et vendus à très bas prix ; pendant laquelle nous redémontrerons qu’il est possible d’alléger les modes de prise en charge et les régimes thérapeutiques ; alors que sur le terrain, pour les personnes malades, pour ceux qui chaque jour s’acharnent à sauver des vies, la mort et l’épuisement sont omniprésents faute de moyens.
Il y a maintenant plus d’un an que la guerre contre le sida a été officiellement déclarée par les puissants de ce monde. Des engagements ont été pris, mais n’ont pas été respectés.
Où sont les 10 milliards de dollars promis par les États du G8, par ceux des Nations Unies ?
Où sont les 10 milliards qui pourraient changer radicalement la donne, permettre à des millions de malades de rester en vie, à des millions de personnes d’éviter la contamination ou encore permettre à l’ensemble des acteurs de terrain de travailler dans des conditions décentes ?
Cette question ne cessera d’être posée au cours de la Conférence de Barcelone. Elle exprime notre détermination et l’indignation légitime qui s’élève. Elle porte la honte sur ceux qui s’obstinent à tenir serrés les cordons de la bourse.
Aujourd’hui, États et bailleurs doivent faire face à leurs responsabilités. Leur inaction, leur refus de donner l’argent promis condamnent des pays entiers, menacent l’ensemble des continents et sèment la mort, notre mort, celle de nos familles, de nos amis.
Nous avons depuis longtemps franchi les limites du supportable. Une conférence pour rien sera de trop !