Ce texte a été présenté le 3 juillet en conférence de presse suite aux états généraux de Solidarité Sida, et 35 Associations l’ont d’ores et déjà signées.
Nous, associations, personnes vivant avec le VIH, acteurs de terrain, constatons que :
– depuis le début de l’épidémie, 25 millions de personnes sont mortes. – au fil des années, les acteurs de terrain, malades, associations, médecins se sont mobilisés jour après jour, pour combattre l’épidémie et sauver les personnes atteintes. – ONG et chercheurs ont prouvé la faisabilité de l’utilisation des antirétroviraux dans les pays pauvres, la capacité des malades d’où qu’ils viennent à suivre un traitement qui peut les maintenir en vie.
Aujourd’hui, sur 10 millions de personnes qui sont dans un état de santé nécessitant une mise sous trithérapie immédiate, seules 230 000 ont effectivement accès aux traitements. Pourtant, il est clairement possible, par une politique adaptée de lutte contre l’épidémie qui articule prise en charge des personnes atteintes et prévention, d’accroître de façon significative le nombre de personnes traitées et ainsi sauvées. Aujourd’hui, les acteurs locaux manquent cruellement de moyens pour développer leurs actions, soigner de plus en plus de malades et éviter les ruptures de stock.
Nous rendons responsables les gouvernements des pays riches, les gouvernements des pays en développement, l’ONU et ses agences :
1. D’avoir bafoué par leur inaction le droit fondamental à la vie et à la santé des personnes touchées par le VIH
2. De ne pas reconnaître et valoriser suffisamment le statut et le travail des associations et acteurs de terrain qui luttent quotidiennement contre le sida
3. D’avoir fait des promesses et de ne pas les tenir Un an après l’annonce tonitruante faite à Gênes par les Etats du G8 de la création d’un Fonds Mondial contre le Sida, la contribution des pays les plus riches n’a pas atteint le dixième des objectifs fixés.
Où sont les 10 milliards de dollars promis ? Aujourd’hui, l’urgence est de soutenir financièrement le plus rapidement possible les structures publiques ou communautaires d’ores et déjà impliquées dans la prise en charge médico-sociale des malades. Plus que jamais, il est impératif d’élargir l’accès aux soins et aux traitements de qualité dans les pays.
Nous ne tolérons plus cette impunité et nous nous engageons à employer tous les moyens pour que ces responsabilités soient enfin assumées.
Une personne meurt du sida toutes les 11 secondes. C’est notre devoir à tous que cesse cette hécatombe.
Dans le cadre des prochains appels à projets, le Fonds Mondial doit prendre l’engagement ferme de donner la priorité aux programmes-pays qui font une place centrale à l’accès aux traitements et à l’achat des génériques.
Les gouvernements des pays riches, les gouvernements des pays en développement, l’ONU et ses agences, doivent faire un choix : condamner à mort des millions de personnes et porter publiquement la responsabilité de leur complicité à une catastrophe sanitaire sans précédent, ou intervenir, ENFIN.
Si vous souhaitez signez ce manifeste, merci d’envoyer un mail à actsud@actupp.org
Associations signataires :
AAS (Burkina Faso) ; Act Up Paris (France) ; Action contre le sida (Togo) ; Actions Traitements (France) ; ADIP/S (Burkina Faso) ; Aides (France) ; Aides médicales et charité (Togo) ; Aidsi Tugikeskus (Estonie) ; ALAVI (Burkina Faso) ; ALCS (Maroc) ; Amal SIDA (Tunisie) ; Amepouh (Côte d’Ivoire) ; ANBEP (Sénégal) ; ANSS (Burundi) ; APCS (Algérie) ; Aras (Roumanie) ; Arcad-Sida (Mali) ; Association Dialaw Takkul (Sénégal) ; Cambodian organization of PLWH/A (Cambodge) ; Elus Locaux contre le Sida (France); Enda Tiers Monde (Sénégal); Ensemble contre le sida (France) ; Espoir Vie Togo (Togo) ; Grupo de Apoio a prevencao a Aids (Brazil) ; Ker Xaleyi (Senegal) ; Kidz positive Family Fund (Afrique du Sud) ; Lumière Action (Côte d’Ivoire) ; Mieux vivre avec le Sida (Niger) ; Positive Action Foundation Philippines, INC. (Philippines) ; REVS + (Burkina Faso) ; RIVE (Ile de la Réunion) ; Ruban Rouge (Côte d’Ivoire) ; Social Activities Integration (Inde) ; Solidarité Sida (France) ; Thaï Youth Aids Prevention Project (Thaïlande) ; UNALS (France)