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Aujourd’hui au cours de la XIVème conférence internationale sur le sida, la France a renié les engagements pris aux Nations-Unies et au G8 de Gênes il y a un an. Chirac a menti.

Barcelone. 9 juillet 2002 — Le Ministre de la Santé Jean-Francois Mattéi est intervenu aujourd’hui en conférence de presse et a inauguré une session scientifique en lisant un discours de Jacques Chirac. Tout en répétant que l’accès aux traitements dans les pays en développement est une priorité pour la France, il reconnaît être venu a Barcelone les mains vides.

Jean François Mattéi énumère les mesures déjà annoncées par le précédent gouvernement il y a maintenant plus d’un an. Il reconnaît face aux médias internationaux que les contributions françaises représentent très peu. Il reconnaît que l’argent promis sous forme de remise de dette n’est pas « vraiment de l’argent ». Il reconnaît enfin qu’il n’apporte rien de nouveau à cette conférence, aucun engagement concret.

L’OMS vient pourtant de se fixer comme objectif la mise sous antirétroviraux de 3 millions de personnes d’ici 2005. Actuellement, seulement 230 000 personnes sont sous traitements dans ces pays. La moitié d’entre elles vivent au Brésil.
A Barcelone les acteurs de terrain comme les scientifiques attestent de la faisabilité de l’accès aux antirétroviraux dans les pays en développement. Aujourd’hui nous connaissons les solutions pour contrecarrer l’épidémie, nous savons que la mort des personnes atteintes dans les pays en développement n’est pas une fatalité mais peut être évitée, nous savons quelles sont les mesures à mettre en oeuvre.

Pourtant, parce que les pays riches refusent d’engager les financements nécessaires l’épidémie continue de progresser et chaque année plus de 3 millions de personnes meurent.

Il y a un an les États du G8 et les États membres des Nations Unies ont reconnu la nécessité d’investir un minimum de 10 milliards de dollars par an pour lutter contre le sida et se sont engagés à fournir cette somme.
Aujourd’hui, une question est présente dans tous les esprits : où sont ces 10 milliards de dollars ?

Aujourd’hui on attendait de Jean-François Mattéi qu’il annonce une contribution française de 1 milliard d’euros pour lutter contre la maladie et permettre l’accès aux antirétroviraux.
Pourtant, la France, qui s’est toujours voulue le fer de lance de l’accès aux médicaments au niveau international, ose se présenter à Barcelone, devant les malades et les acteurs de terrains, les mains vides.


Jacques Chirac s’était engagé à Abidjan en 1997 à tout mettre en oeuvre pour permettre l’accès aux antirétroviraux dans les pays du Sud.
Depuis 5 ans, Jacques Chirac ment aux pays en développement et aux malades.