New Fill : Laglenne veut se prévaloir des progrès d’un dossier qu’elle retarde, et que les associations font avancer.
Pour justifier de prix sans commune mesure avec les coûts de fabrication, les industries pharmaceutiques invoquent souvent la nécessité d’amortir une recherche longue et coûteuse.
Rien de tel pour le New-Fill : son constituant essentiel, l’acide poly-lactique, est utilisé depuis plus de 25 ans pour ses propriétés galéniques (administrer un médicament à libération prolongée) et mécaniques (fils résorbables).
Madame Laglenne, qui aime à se faire passer pour un gentil médecin, mais qui est aussi la propriétaire de Biotech, a simplement déposé un brevet pour l’utilisation de ce produit dans le traitement des rides.
Il se trouve que ce produit donne également des résultats dans la réparation des lipoatrophies faciales, effet particulièrement stigmatisant des antirétroviraux. Les quantités nécessaires à la réparation d’un visage ravagé par la lipoatrophie étant considérablement plus importantes que pour le traitement des rides, il était raisonnable d’attendre de Madame Laglenne un geste pour en diminuer le coût, d’autant qu’en dehors des essais thérapeutiques et des accès compassionnels organisés dans quelques hôpitaux (à l’usage exclusif de leur file active de patients), cette charge financière est assumée par le malade. Mais pour Biotech, un malade du sida ou une dame qui ne veut pas vieillir, c’est du pareil au même.
Un kit de deux flacons de New Fill est fabriqué pour une somme comprise entre 10 et 15 €. Jusqu’à présent, il était vendu au commerçant 91 €, lequel le revendait 259 € au médecin injecteur (certains praticiens peu scrupuleux font encore une marge sur le produit, ou comptent des actes exorbitants).
Alors qu’une négociation avec l’assurance maladie est en cours pour obtenir la prise en charge de ce produit, Biotech a subitement fait passer le kit à 103 €, et ce au risque de retarder le remboursement du New-Fill. Répercussion pour le malade en fin de chaîne : 274 €. Cette réparation est donc accessible uniquement à ceux qui peuvent payer entre 1.500 et 2.000 € (5 à 7 séances).
Ce produit n’a pas fini de nous étonner : non content de remplir les rides et les creux du visage, il remplit aussi les poches de Biotech.